Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/31

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mets bien au-dessus de Richard Strauss quoiqu’il ait la… la bêtise… de faire des musiques de ballets… de ballets… hein ?… oui, c’est bête… c’est bête…

— Mais il me semble que votre Strauss…

Il se leva et se rapprocha de moi.

— Vous êtes de Paris, n’est-ce pas ? Oui, je vois, je comprends, alors si vous êtes de Paris, vous devez connaître là-bas des gens, enfin du monde, oui, des gens…

Il semblait embarrassé d’une chose mal commode à dire. Peut-être un usage insuffisant de notre langue…

Il dit très fort :

— Vous allez me trouver au plus vite…

Il s’arrêta encore. Il avait parlé bref, comme un qui a commandé, qui a même commandé à des commandants. Il lit quelques pas, puis, radouci, vint reprendre son fauteuil.

Il m’expliqua :

— Je voulais vous demander quelque chose, mais c’est compliqué… compliqué…

Le ton était redevenu très calme.

— Parlez-moi de Paris, dit-il doucement en me regardant dans les yeux. Dites-moi la vérité sur Paris.

— La vérité, mais elle est dans nos journaux. La vie quotidienne de là-bas y est très fidèlement