Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/34

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— Vous écrivez ?… Vous écrivez ?… alors, asseyez-vous.

Je pensais qu’il avait je ne sais quel contentement, mais il l’exprimait sur le ton de la colère.

Il gémit, presque brutalement.

— Non… pas aujourd’hui… je n’en peux plus… j’ai trop parlé ce matin… et encore maintenant je viens de m’agiter… demain… ou bien ce soir… non… demain… vous reviendrez… je vous lirai ce qu’il faut… allez-vous-en… allez-vous-en…

J’étais un peu interloqué. Il ne me donna pas le temps de prendre congé. Il allait à la porte en s’exclamant :

— C’est admirable… c’est admirable… c’est admirable.

— Il ouvrit la porte.

— Bonsoir, dit-il.

J’étais déjà sur le palier. La porte se referma vite derrière moi et j’entendis la clé tourner dans la serrure…


Je devais être bien déçu, car je ne m’expliquai pas au sujet de cette visite quand Anna et Claude me prièrent de quelques détails. Je me bornais à constater que j’avais passé d’inutiles minutes avec une douce brute, qui était peut-être un ancien homme intéressant.