Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/42

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les lirez à Paris… voilà… bonsoir, allez dîner…

— Ah çà, lui dis-je, que voulez-vous que j’en fasse ?

— Quoi donc ? Ah ! j’oubliais de vous dire. Je suis si fatigué…

Il souffla bruyamment et se versa un verre d’eau, qu’il vida d’un trait :

— Écoutez, mon cher…

Il souffla encore.

— Je suis vraiment fatigué, gémit-il.

Mais il se reprit :

— Écoutez… écoutez… ces papiers… ce sont des choses que j’ai écrites pendant la guerre… dans mon bureau de l’État-major… à Berlin… vous verrez, il y en a en allemand… il y en a en français… la vérité, c’est que plusieurs feuillets ont passé par d’autres mains et qu’on les a lus, et comme… comme… Enfin, c’est un peu libre ce que je dis là-dedans… C’est une histoire, une histoire, ah !…

Il but encore…

— Je vous demande de lire et… si ça vous plaît… bien sur… si ça vous plaît… vous mettrez le tout en français… Oui… ah… ! je voudrais que ça soit imprimé en France… lisez d’abord et mettez en français… hein ? discrètement, n’est-ce pas ?… Est-ce dit ?

— Peut-être… peut-être…