Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/73

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mêlé. Faut-il avouer que je crois le hasard venu de Dieu et porté à nous aider ? Comment tout cela finira-t-il, je n’en sais rien, mais j’ai pieuse confiance, malgré l’aspect mystérieux de la question. Tout se tient là-dedans et se correspond à l’infini, au point qu’il semble fou d’y vouloir toucher. Mais l’art de Thülow consiste à trouver le grain de sable qui arrêtera tout. Je sens qu’il l’a trouvé. Il est génial, je l’aime comme un ami, il a trouvé. Il ne faudrait pas que d’autres aient cette invention de jeter un grain de sable dans le rouage immense pour interrompre sa marche et empêcher le problème de se résoudre. Mais qui peut lutter avec Thülow ?

On m’apporte des télégrammes.

Rien. Pas de nouvelles. On dirait que tout s’arrange. C’est bien invraisemblable.

C’est écrit pourtant.

Oui, mais écrit par Thülow…

Attendons.


Madame Dié était venue à ce thé. Misaine s’habille bien. Elle s’habille naturellement bien. Ce n’est pas une femme qui porte la fortune d’un parvenu sur le corps. Elle a une élégance de race, de sang, d’âme. Cela ne peut se nier : une Française s’habille bien. Et elle est toute Française, Misaine Dié.