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Berlin, 19 juillet.

Nous n’avons rattrapé personne. Je crains que la crise diplomatique n’ait fait du bruit, car nous dépassons beaucoup d’autos qui rentrent, éperdues, comme si elles fuyaient on ne sait quoi.

La route est longue et morne. Berlin est nerveux. On me le dit et je n’ai pas le temps de me rendre compte, car je me rends immédiatement au château où je suis attendu par Thülow, Schmeinecht, von Himburg, d’autres, mon fils même, dont je ne reconnais pas le regard étincelant, cruel.

Cruel ? Quel mot ! Est-il changé ? Suis-je changé ?

Cette conférence est une manière de pugilat. J’arrive au milieu de gens bien résolus à m’imposer leur volonté, précipitant les incidents pour que je ne puisse me dérober par une de ces faiblesses que j’ai quelquefois, et que je