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cause, tout à fait invraisemblable, des dissentiments politiques !


XXII

Mort de Jules.

Le travail régulier, la production incessante des Goncourt laissaient peu de place aux événements extérieurs. La vie des deux frères, sauf quelques courts voyages et quelques haltes fort brèves entre deux livres, à la mer ou dans la forêt de Fontainebleau, s’est passée tout entière dans l’appartement qu’ils avaient choisi au temps de leurs débuts littéraires et que leur ami, M. Ph. Burty, qui en connaissait bien le chemin, a décrit dans le bel article du Livre, sur la Maison d’un artiste : « Au quatrième du no 43 de la rue Saint-Georges, au fond de la cour, la vieille bonne qui a dû servir de maquette pour Germinie Lacerteux vous faisait entrer dans cette petite antichambre qu’ornait une grande réduction aquarellée et gouachée anciennement, d’après un Rubens violent, le Bonaventure du musée de Grenoble. La salle à manger était tendue de ces panneaux qui tendent aussi la salle à manger de la Maison d’un artiste… Là étaient accrochés des dessins du plus haut choix, entre autres de J. M. Moreau, la Revue du Roy dans la plaine des Sablons, délicieux lavis dont la gravure a popularisé la large mise en scène, les épisodes coquets, les détails précis… Dans un assez grand salon — c’était l’âge d’or, le loyer ne dépassait guère douze cents francs ! — s’étalait ce meuble de Beauvais, du salon actuel, la suite des Fables de La Fontaine, d’après Oudry, dans ses bordures originales en bois doré, sculpté,