Page:Depasse - De Freycinet, 1883.djvu/26

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incessante, modifier les rôles, étendre la portée de son action et passer presque au premier plan. À peine installé, il saisit l’opinion publique et les Chambres de ce hardi projet d’extension et d’amélioration de nos voies ferrées et de nos voies navigables qui excita une lutte si ardente de doctrines et d’intérêts. Il proposait d’exécuter, en dix ans, pour trois milliards de nouveaux chemins de fer et pour un milliard de canaux. Il démontrait que cette tâche gigantesque était non seulement possible, mais facile. M. Léon Say, d’abord ému, se ralliait peu à peu aux idées de son collègue et en devenait le convaincu partisan. Le 7 mars, la question d’ensemble fut engagée devant le Parlement par un premier projet qui tendait au rachat progressif de lignes de chemins de fer par l’État. La Chambre vota à une grande majorité la loi présentée, et, quelques jours plus tard, elle ouvrit au ministre des travaux publics un crédit de 330 millions ; M. de Freycinet devenait décidément un homme heureux.

Pendant les vacances parlementaires, il entreprit, avec M. Léon Say, des voyages dans les départements du nord et du sud-ouest.