Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1822.pdf/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
41
IDYLLES
  • A cette heure où mes compagnes

» Cherchent l’ombre à l’autre bord,
» Qu’au bruit vague des campagnes
> Tout s’engourdit et s’endort ;
» Sous ma guirlande nouvelle,
» Dites-moi, petit ruisseau,
» Me trouvez-vous aussi belle
Que Daphnis me paraît beau ?
> En vain avec ma couronne
» J’ai l’air aussi d’une fleur ;
> Tout l’éclat qu’elle me donne
Ne fait pas battre mon cœur.
> Aux bergères de mon âge
» Je vois les mêmes appas ;
» Elles dorment sous l’ombrage,
D


Et je n’en soupire pas !
» Sans Daphnis tout m’est contraire ;
Daphnis a donc plus d’attraits ?
» Et je sens qu’on ne peut plaire
» Qu’en ayant les mêmes traits.
» O Daphnis ! si la parure
» Me rendait belle à tes yeux,
D
> J’apprendrais, dans l’onde pure,
» A tresser mes longs cheveux.
» J’irais supplier mon père
» De m’accorder pour un jour
Say

41