Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/323

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occupât le lieu d’vn autre air par penetration, ou qu’il passât ou poussât vn air égal dans les espaces imaginaires, ou qu’il souffrit vne perpetuelle condensation, ce qui ne se voit point dans la nature, qui recompense toujours ses defauts par la voie la plus courte et la plus aisée. » (Essays de Jean Rey, édit. 1777, p. 109-111 ; cf. 124-128 et 142-143).

Rey répond le 1er janv. 1632 : « … On me dira que l’air qui remplit les trous faits en haut dans les poutres d’vn plancher, doibt estre dit leger, puisqu’il monte. Mais ie leur dirai qu’il faut par la mesme raison qu’ils dient l’eau estre legere, qui monte dans vn batteau par les trous qui se font dans ses planches, ou (pour mieux faire cadrer la comparaison) qui monte dans les trous qu’on peut conceuoir estre faits dans les voutes des cauernes qui sont soubs les eaux. Ils ne m’accorderont pas ceci, ni moi à eux le reste. Certes l’vn et l’autre remplissage se fait par la pesanteur a des parties plus hautes, tant de l’air que de l’eau, qui s’affaissant sur les plus basses, les contraignent de pousser celles qui sont près des trous à les remplir. Ce que vous-même confirmez, sans y penser, quand vous dites que cela vient de l’équilibre que la nature reprend. » (Ib., p. 124-5). — Cf. les deux petits Traités de l’équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l’air, publiés en 1663, un an après la mort de Pascal, qui les avait composés « depuis plus de douze ans » (Pascal et Descartes : les expériences du vide, 1646-1651, par Ch. Adam, Rev. Philos., déc. 1887 et janv. 1888). — Vers le même temps (1631), Descartes exposait les mêmes idées dans son Monde, c. IV des fragm. qui nous en sont restés : « Quel jugement il faut faire du vuide… »

XXXV.
Villebressieu a Descartes.
[Eté de 1631.]
[A. Baillet,] La Vie de Monsieur Des-Cartes, t. I, p. 257-261.

Baillet a eu entre les mains plusieurs lettres de Villebressieu à Descartes ; ce qu’il en dit, sur l’année 1634, ne suffisant point pour distinguer ces lettres, nous réunissons ci-après les diverses citations qui en sont faites. La date indiquée ne doit naturellement être regardée que comme se rapportant à la plus ancienne, mentionnée comme suit :

[Baillet, t. I, p. 260-261.] « M. Descartes ne fit pas un fort long A séjour en Danemarck. Il laissa M. de Ville-Bressieux, et se voyant de retour à Amsterdam, il alla à Dordrecht pour visiter son ancien