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» l’vsage ; et il y a long tems que le Maire (son imprimeur à Leyde) auoit enuie que ie vous en priasse, mais ie n’eusse osé vous le mander, si cela n’estoit venu de vostre mouuement. » Tous ces passages se trouvent au t. II des Lettres de M. Descartes, édit. Clerselier, p. 527, 14, 420 et 446.

Descartes n’est donc pas aussi indifférent qu’il le paraît d’abord à l’orthographe de ses ouvrages imprimés ; il désire que le public leur fasse bon accueil, et ne soit point rebuté par des singularités trop fortes, ni surtout par des façons d’écrire un peu surannées, comme ne pouvait manquer d’en avoir un Français qui conserve à l’étranger les habitudes qu’il avait en quittant son pays et ne peut suivre les changements qui s’y font en son absence. Ne pouvant pas deviner ces changements, nous allons le voir qui, là comme ailleurs, se fraye lui-même sa voie, et s’efforce d’écrire « clairement et distinctement », comme il pensait et comme il exprimait sa pensée.

Nous avons à Paris trois recueils d’autographes de Descartes, qui permettent d’étudier sa façon d’écrire les différents mots :

1° La Bibliothèque Victor Cousin, à la Sorbonne, possède, réunies en un cahier, dix-sept pièces manuscrites de Descartes (sans compter une copie).

2° La Bibliothèque de l’Institut en possède seize.

3° Enfin la Bibliothèque Nationale possède un assez gros cahier relié, qui contient dix-sept lettres de Descanes lui-même, plus six copies (fr. n. a. 5160).

Ce dernier recueil est de beaucoup le plus considérable : plusieurs des lettres qu’il contient sont de véritables traités, et il comprend en tout, de la propre main de Descartes, 83 pages, dont quelques-unes ont jusqu’à 50 lignes, et les autres 35 en moyenne. Outre cela, les dix-sept autographes qu’on y trouve sont de dates assez différentes :

Deux lettres, les plus anciennes de ce recueil, sont de novembre 1629 et de janvier ou octobre 1631 (f. 48, f. 46 et 47).

Cinq autres ont été écrites de juin à octobre 1638, et remplissent 21 feuillets, ou 42 pages (f. 2 à 23).

Les dix qui restent se répartissent ainsi :

Trois de 1641, le 4 mars, le 23 juin, le 22 décembre (f. 23, 27 et 49).