Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/486

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47^ Correspondance.

a A Monsieur le Chancelier Oxenstiern, a Tyden, en Suéde. — Dum •> xgrotarem, eodem morbi génère correptus dominus Des Cartes, de » quo viro in litteris certè maximo non dubito quin audîerit Excellentia » Vestra, intra dies nouem interiit. lUe tractatum De Affectibus Animi » nuper ediderat, cuius cùm aliquot exemplaria ex Hollandiâ accepisset, » vnum Excellentiie tuae {sic) offerre instituerai; eius ego demortui vo- » luntati obsequutus, rogo Excellentiam Vestram ut hoc munusculum » dignetur intueri. Ego verô numquam aiius ero quàm Exceil'entiœ Vestra: » obsequentissimus servitor

» Chanut.

» Datum Holmiae Suecorum, 22 feurier i65o {sic). » {Ib., p. 201-202.)

« A Madame la Princesse Elisabeth de Bohême, le 16 auril i65o. — Ma- » dame. J'obéis a l'ordre qu'il a pieu a Vostre Altesse Royalle me donner, » et je mets entre les mains de M. l'Ambassadeur de Brandebourg ce pac- » quet, dans lequel j'ay enfermé tout ce qui s'est trouué de lettres de » Vostre Altesse Royale entre les papiers de feu M. Descartes, ainsy con- » fusement comme elles se sont rencontrées, sans que je les aye voues ny » touchées autrement que pour leur donner vn mesme ply, afin de les » joindre commodément. Ce n'est point, Madame, que je ne croye qu'en » cela vous commettez vne injustice, non seullement pour ce que les » proches de cet homme illustre auroient interest qu'il restast en leur » maison quelques marques de l'honneur qu'il a eu d'estre en vostre » approbation, mais aussy pour ce qu'il cust esté a propos que quelques » vues de ses lettres paroissans justifiassent au monde ce qu'il a escrit en » l'Epistre dedicatoire de ses Principes a Vostre Altesse Royale; car il » arriuera vn jour que, l'enuie estant esteinte, on ne doutera plus des fon- » démens qu'il a descouuerts en la structure du monde; le temps et les » expériences affermiront cette doctrine, qui nous sembloit extraordi- » naire;.mais il sera tousjours incroyable a la postérité qu'vnc personne » de l'aage et de la condition de Vostre Altesse Royale ay t esté la première » et longtemps quasi la seulle qui a compris ces veritéz. C'est pourquoy, » Madame, il me semble que, pour descharger la mémoire de mon amy » de tout soupçon de flatterie, il estoit juste que vous permissiez que » quelques vnes de vos lettres fussent vciies pour seruir comme d'vne » démonstration géométrique de ce qu'il a escrit en cette Epistre; car, » bien qu'elles ne soient pas estudiécs a dessein d'y faire paroistre l'es- » tendue des lumières de vostre esprit, elles en sont pourtant des images » d'autant plus naifues, qu'elles représentent aucc pureté vostre raison » agissante en la recherche de la vérité. Ce qui m'en fait juger ainsy est » que, M. Descartes me donnant, il y a deux ou trois ans, la copie do six » lettres qu'il auoit escriies a Vostre Altesse Royale, sur le suject du Sou- » verain Bien \ il me lit sçauoir en mesme temps qu'il en auoit encore

a. Voir ci-avant, p. 87, 1. 19, à p. 88, 1. 4.

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