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Des hordes d’étrangers, turbulente mêlée,
Parcourir, en vainqueurs, ma tranquille vallée ;
Où l’horizon du soir, rouge de pourpre et d’or,
Des chaumes embrâsés resplendirait encor !

Maintenant, brisez l’édifice ;
Pour que notre œil soit récréé,
Que notre cœur se réjouisse
De l’œuvre par nos mains créé.
Que le marteau pesant résonne,
Jusqu’au moment où, des débris
De l’enceinte qui l’emprisonne,
Naîtra la Cloche, au jour surpris.

C’est le maître prudent qui doit rompre le moule ;
Mais, lorsqu’en flots brûlans, l’airain s’échappe et roule,
Quand sa puissance même a rejeté ses fers,
Il mugit, et semblable aux laves des enfers,
De sa captivité court punir ses rivages.
Tel, le flot populaire étend ses longs ravages.