Page:Deschamps - Œuvres complètes, tome 6.djvu/11

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vieillis, — expliquer à la fin de chaque volume, à l’aide des chroniqueurs, les circonstances dans lesquelles ont été composées les pièces d’un caractère historique et les allusions qu’elles contiennent, tout cela lui paraissait ne demander que du soin, de l’attention et quelques recherches. Mais au fait et au prendre il se convainquit qu’il avait entrepris une plus grosse partie qu’il ne croyait, et que pour apprécier l’étendue de son travail il ne suffisait pas de compter, il avait compté 95 000 vers et n’avait pas été effrayé, — il fallait peser. Le manuscrit, œuvre du fantasque Raoul Tainguy, que nous a si bien fait connaître M. Siméon Luce, n’est pas aussi digne de confiance qu’il le semble au premier abord, et il n’est pas aussi unique qu’on le croyait : bien des morceaux ont été retrouvés de côté et d’autre et demandent une comparaison critique ; — la correction des fautes, qui ne sont pas très rares, n’est pas toujours aisée ; — l’intelligence même des vers, souvent obscurs et entortillés, de Deschamps n’est nullement aussi facile qu’on était porté à le penser d’après les échantillons antérieurement publiés : rien que pour la séparation des mots, l’accentuation et surtout la ponctuation, dans une syntaxe trop sujette à l’incorrection et à l’inconséquence, l’éditeur voit à chaque page se poser devant lui une foule de petits problèmes parfois fort embarrassants ; — le vocabulaire est d’une richesse qui a son prix, mais par là même il présente une masse de mots difficiles, beaucoup qu’on