Page:Deschamps - Œuvres complètes, tome 6.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« ceux des hommes du monde, plus nombreux qu’on ne le croit, qui conservent encore intacte cette fleur de chevalerie transmise avec des traditions de famille auxquelles on ose rarement forfaire,… à toutes les personnes qui, par la culture de leur esprit et par la distinction de leurs sentiments, s’intéressent aux questions historiques et morales. » Assurément, il était lui-même le type le plus achevé de ceux qu’il caractérisait ainsi, et toute la préface de cette première publication montre, avec la finesse et le tour aisé de sa plume, la délicatesse de son esprit et la charmante candeur de son âme.

Mais bien qu’il fût avant tout un homme du monde et qu’il essayât de faire comprendre le passé aux gens du monde parce qu’il croyait y trouver un idéal social qu’il était de leur honneur de connaître et, dans une certaine mesure, de ressusciter, il se rendait parfaitement compte que ce passé ne peut être exploré et reconstitué qu’à l’aide d’un travail sérieux, guidé par une méthode rigoureuse et appuyé sur une longue préparation. Il avait été initié à l’étude de la société et de la poésie du xive siècle par un ami plus âgé, qui est à la fois un homme du monde et un vrai savant, et il n’avait pu ne pas retirer d’excellentes habitudes de travail et de critique de la collaboration que le comte Albert de Circourt lui avait donnée pour son premier ouvrage et pour la publication de Geta, par laquelle il aborda Eustache Deschamps. Mais de son commerce avec lui et plus