Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
CH. II, DESCRIPTION DE SYÈNE

près de même d’Ammien Marcellin[1], qui semble avoir abrégé Pline et Sénèque.

Tous les commentateurs ont admis, d’après ces divers auteurs, que le bruit de la dernière cataracte rendait sourds ceux qui habitaient dans le voisinage. On ne concevrait pas une pareille exagération, si elle ne provenait d’une méprise ; ce sont les cataractes supérieures, ainsi qu’on le verra plus loin, qui produisent en effet un bruit effroyable.

Ptolémée a déterminé avec assez d’exactitude, par rapport à Syène, la position de la dernière cataracte, qu’il appelle la petite ; il lui donne cinq minutes de moins de latitude qu’à cette ville[2]. On voit que le géographe, un peu mieux instruit que les historiens, distinguait deux cataractes : Strabon avait fait aussi cette distinction.

Au huitième livre de ses Éthiopiques, Héliodore place aussi les petites cataractes un peu au-dessous de Philæ : dans ce passage, qui est assez curieux, on voit que les Éthiopiens disputaient aux Égyptiens la ville de Philæ, par la raison que les cataractes du Nil faisaient, selon eux, la limite de l’Éthiopie. Héliodore désigne ces cataractes sous le nom de catadupes, et fait mention de prêtres qui séjournaient dans ce lieu.

Aristide est l’auteur qui s’est le plus étendu sur la cataracte : comme témoin oculaire, son récit ne manque pas d’intérêt, ainsi qu’on en va juger. Il raconte que, revenu de Philæ à Syène par terre, et désirant vivement

  1. Amm. Marcell. lib. XXII.
  2. Ptolem. Geogr. lib. IV, c. 5, p. 108, etc. ; 7, p. 112