Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/352

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
ET DES CATARACTES.

connaître les cataractes ou catadupes, il demanda avec instance au commandant de la garnison de lui fournir un pilote et quelques soldats pour forcer les habitans de l’île des cataractes à lui faire voir tout ce que cet endroit renfermait de curieux. Le gouverneur, étonné de sa hardiesse, lui représenta les difficultés d’une entreprise que lui-même n’avait jamais osé tenter ; mais, vaincu à la fin, il satisfit à sa prière. Aristide, du haut de l’île placée au milieu du fleuve, et d’où l’on embrasse, dit-il, les cataractes situées à l’est, aperçut des hommes du pays qui naviguaient au-dessus des rochers et se laissaient entraîner par le courant : lui-même ensuite monta sur une barque et se transporta partout, pénétrant dans tous les endroits où les bateliers avaient passé ; enfin il suivit, sur l’autre côté de l’île, un bras navigable, et il arriva heureusement jusqu’à Éléphantine, placée à la fin des cataractes.

Plusieurs traits de ce récit conviennent parfaitement au local actuel, notamment cette île des cataractes, dont le nom est précisément conservé dans celui de Gezyret Chellâl ; la situation des cataractes vers la rive de l’est et la branche navigable de la rive opposée, sont encore deux choses que l’on a pu remarquer dans le paragraphe précédent[1].

C’est après avoir exposé toutes ces circonstances, qu’Aristide reprend Hérodote pour avoir débité, sur la foi d’un prêtre, qu’entre Éléphantine et Syène étaient situées les sources du Nil, et qu’une partie des eaux coulait vers l’Éthiopie, l’autre vers l’Égypte. « Si Hé-

  1. Voyez ci-dessus, pag. 151.