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CH. VIII, DESCRIPTION D’ERMENT

de bonnes raisons[1], est extrêmement conjectural. C’est ce qui arrivera aux savans, tant qu’ils négligeront les monumens et qu’ils s’en tiendront à commenter des passages obscurs. Strabon et Macrobe ont écrit, d’après des traditions ou des mémoires, qu’on adorait à Hermonthis Jupiter et Apollon ; c’était traduire en langage grec les noms d’Osiris et d’Horus, dont nous avons vu les images dans le temple. Tous deux ajoutent qu’on y révérait le taureau ; mais cette idée sera venue de la figure représentée sur le plafond du sanctuaire, et de celle de la génisse fréquemment répétée, comme je pense que cela est arrivé pour tous les animaux sculptés dans les temples d’Egypte. Toutefois le passage de Macrobe est très-précieux, en ce qu’il prouve que le taureau du plafond doit se rapporter au taureau céleste, et non pas à une image ordinaire de l’animal.


§. iv. Du bassin d’Hermonthis.


Au commencement de cette description, j’ai dit qu’il y a au midi du temple un bassin antique, revêtu en pierres. L’axe de ce bassin répond au milieu de la longueur totale de l’édifice[2]. On y descendait par des escaliers situés aux quatre angles. Quand on vient du temple, il faut descendre d’abord un premier escalier ou perron d’environ un mètre de haut ; la plate-forme où le temple est bâti, est élevée d’autant au-dessus du bassin : ce perron a quatre mètres et demi de largeur.

  1. Onuphis était aussi le nom d’une ville de la basse Égypte.
  2. Voyez pl. 97, fig. 9.