Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/169

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vous ne pouviez être indifférent à aucune des émotions de ces braves gens.

» — Oui, oui, vous savez cela ; mais n’en parlons plus. Le bateau a besoin d’agrès neufs, et je laisserai Littimer pour qu’il les fasse faire convenablement. Vous ai-je dit que Littimer était venu à Yarmouth ?

» — Non.

» — Il est arrivé ce matin avec une lettre de ma mère. »

Tout à l’heure, à la clarté d’un réverbère, je l’avais vu rougir ; je remarquai qu’il pâlissait jusqu’aux lèvres. Je supposai que quelque discussion avec sa mère était la cause de la sombre humeur dans laquelle il était plongé au foyer solitaire de M. Daniel Peggoty. Je lui exprimai ma pensée.

« — Oh ! non, » répondit-il ; « vous êtes dans une complète erreur… Il est donc venu, ce serviteur à moi.

» — Toujours le même, comme de raison ?

» — Toujours le même, en effet, « dit Steerforth, « se tenant à distance, calme et froid comme le pôle nord. Il fera réparer et gréer le bateau, qui se nomme à présent l’Albatros des tempêtes ; mais je veux aussi le baptiser d’un nouveau nom.