Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/385

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dès qu’il aurait quelque chose à me communiquer, attacha son sac sur ses épaules, prit son bâton, et nous dit : « Adieu ! »

« — Que le ciel vous bénisse, ma chère et bonne sœur, » ajouta-t-il en embrassant Peggoty, et vous aussi, M. Davy, » en me serrant la main ; « je vais la chercher, loin, bien loin. Si elle revenait pendant mon absence… hélas ! c’est peu probable… ou si je la ramenais, mon intention est de vivre et de mourir avec elle là où personne ne pourra lui adresser un reproche. Si quelque malheur imprévu m’arrête en chemin, souvenez-vous des dernières paroles que je laisse pour elle : « Je n’ai jamais cessé d’aimer ma bien-aimée fille, et je lui pardonne. »

Il s’exprima ainsi avec solennité, la tête découverte ; puis, mettant son chapeau, il descendit l’escalier. Nous l’accompagnâmes à la porte : c’était une chaude et poudreuse soirée ; c’était l’heure où, dans le carrefour auquel aboutit la rue, avait lieu une cessation temporaire de l’éternel bruit des pas sur le trottoir ; le soleil brillait d’un éclat rougeâtre.

Bien souvent quand revint cette heure du soir, bien souvent si je me réveillais la nuit, quand j’observais la lune, quand j’écoutais la