Page:Dickens - Vie et aventures de Martin Chuzzlewit, 1866, tome2.djvu/229

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— Vous êtes trop bon, dit Tom, dont la figure était maintenant rayonnante, et rien ne saurait être plus satisfaisant ni plus prompt. Je serai occupé… ?

– De neuf heures et demie à quatre heures environ, je pense, interrompit M. Fips.

– Je ne voulais pas parler des heures de travail, qui ne sont pas bien gênantes assurément, répliqua Tom, mais j’aurais désiré savoir dans quel quartier…

– Oh ! le quartier, le quartier ! c’est au Temple. »

Tom était enchanté.

« Peut-être, dit M. Fips, aimeriez-vous à voir les localités ?

– Oh ! mon Dieu ! s’écria Tom, il me suffira de me considérer comme engagé, si vous voulez bien me le permettre. Les localités n’importent guère.

– Vous pouvez vous considérer comme engagé, très-certainement, dit M. Fips. Pourriez-vous venir me trouver à la porte du Temple dans Fleet-Street, d’ici à une heure ? »

Certainement Tom le pouvait.

« Bon ! dit M. Fips en se levant ; alors je vous ferai voir le local, et vous pourrez entrer en fonctions dès demain matin. Dans une heure alors. Je vous verrai aussi, monsieur Westlock ? Très-bien. Prenez garde à l’escalier ; c’est un peu sombre. »

Après cette remarque qui pouvait passer pour superflue, il ferma la porte et les laissa sur l’escalier ; ils descendirent à tâtons et se retrouvèrent dans la rue.

Cette entrevue, bien loin de contribuer à éclaircir le mystère qui environnait la nouvelle position de Tom, l’avait au contraire tellement augmenté, que chacun d’eux se prit à rire en voyant l’air embarrassé de l’autre. Néanmoins ils tombèrent d’accord que la lumière se ferait sans aucun doute lorsque Tom aurait fait connaissance avec son emploi et ses compagnons de travail ; ils résolurent par conséquent d’attendre jusqu’après leur rendez-vous avec M. Fips pour en reparler.

Ils montrèrent chez John Westlock ; puis, après avoir consacré quelques minutes qui leur restaient à la taverne de la Tête de sanglier, ils allèrent ensemble au lieu du rendez-vous. L’heure qui avait été fixée n’était pas encore sonnée ; cependant M. Fips était déjà à la porte du Temple, et il exprima la satisfaction qui lui causait leur exactitude.

Il leur fit traverser plusieurs cours et plusieurs passages,