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ges qui y entrent. Il y a une poudre cordiale, qu’on appelle diarrhodon Abbatis, ou de l’Abbé, parce qu’un Abbé en est l’inventeur. Elle est composée de roses rouges, de santaux rouge & citrin, de bois d’aloës, de canne, de rhapontic, de spicanard, d’ivoire, d’os de cœur de cerf, de safran, de mastic, de perles, d’ambre gris, de musc, &c. On s’en sert pour fortifier le cœur, l’estomac & le foie : elle aide à la digestion, & empêche le vomissement. Il y a aussi des trochisques diarrhodon, composés de roses rouges, de raclure d’ivoire, de santaux rouge & citrin, de réglisse, de mastic, de safran, de camphre & d’eau-rose. Ils sont propres pour fortifier le cœur, l’estomac & le foie, & pour arrêter la dyssenterie & les autres cours de ventre. Il y a encore des pillules diarrhodon, composées d’aloës, de trochisques diarrhodon, de feuilles d’absynthe, de schœnante, de mastic & de sel gemme. Elles purgent & fortifient ensuite l’estomac, elles hâtent la digestion, & chassent la mauvaise odeur de la bouche.

Ce mot vient de διὰ, & de ῥόδον, rose.

DIARTHROSE. s. f. Terme d’Anatomie. Espèce d’articulation ou d’assemblage des os, un peu relâchée, & dans laquelle le mouvement est manifeste. Elle est oposée à la synarthrose, dans laquelle l’articulation est si étroite, qu’il n’y a point de mouvement. La diarthrose est de trois sortes. Quand la tête de l’os est grosse & longue, & la cavité qui le reçoit profonde, on l’appelle enarthrose, comme celle de la cuisse avec la hanche. Quand la tête de l’os est platte, & qu’elle est reçue dans une cavité superficielle, on l’appelle arthrodie, comme celle de la mâchoire avec l’os des temples. Quand deux os se reçoivent réciproquement & sont mobiles l’un dans l’autre, on l’appelle ginglyme, comme l’os du coude qui est reçu par celui du bras, en même temps que celui du bras est reçu dans celui du coude. Il y a la diarthrose orbiculaire, & la diarthrose planiforme. La diarthrose orbiculaire se trouve dans les os, dont une extrémité arrondie roule dans une cavité plus ou moins proportionnée d’un autre os, comme la tête du fémur dans la cavité cotyloïde ; ou dont la cavité roule sur l’éminence d’un autre, comme les bases des premières phalanges sur les têtes des os du métacarpe. La diarthrose planiforme est plus ou moins platte, dans laquelle les pièces articulées glissent l’une sur l’autre, à-peu-près comme quand on frotte la paume d’une main, contre celle de l’autre. Cette articulation se remarque dans les os du carpe, dans ceux du tarse, & dans les apophyses obliques des vertèbres, &c. Winslow. La diarthrose alternative ou réciproque, a quelque ressemblance avec les charnières, ou les gonds, c’est pourquoi les anciens Grecs lui ont donné le nom de ginglyme, qui signifie l’un & l’autre. Les Modernes l’appellent aussi par la même raison charnière. Winslow.

Diarthrose Synarthroïdale, que l’on appelle aussi amphiarthrose, est une espèce d’articulation neutre, ou douteuse ; elle n’est pas tout-à-fait diarthrose, parce qu’elle n’a pas un mouvement manifeste ; ni tout-à-fait synarthrose, parce qu’elle n’est pas tout-à-fait immobile. L’articulation des côtes avec les vertèbres, & celles des os du carpe & du tarse entre eux sont des diarthroses synarthroïdales.

Ce mot vient de διὰ, & de ἄρθρον, qui veut dire, jointure, assemblage naturel des os.

☞ DIASCHISMA. Terme de l’ancienne Musique, est un intervalle faisant la moitié d’un semi-ton mineur.

DIASCORDIUM. s. m. Terme de Pharmacie. Espèce d’électuaire ou d’opiat, dont Fracastor a donné le premier la description, & qui prend son nom du scordium qui y entre. Les autres ingrédiens sont les roses rouges, le bol, le storax, la cannelle, la cassia lignea, le dictame, les racines de tormentille, de bistorte & de gentiane, le galbanum, le succin, la terre sigillée, l’opium, le poivre long, le gingembre, la semence d’oseille, le miel rosat & la malvoisie. On s’en sert pour les fièvres malignes, pour la peste, pour tuer les vers, pour résister à la pourriture, pour la colique, & pour provoquer le sommeil, étant nouvellement fait.

DIASEBESTEN ou DIASEBESTE. s. m. Terme de Pharmacie. Electuaire mou purgatif, dont les sébestes sont la base. Les autres ingrédiens sont les prunes, les tamarins, les sucs d’iris, d’anguria & de mercuriale, les pénides, le diaprun simple, la graine de violette, les quatre semences froides, & le diagrède. Il est propre dans les fièvres intermittentes & dans les continues : il en appaise la soif & les veilles, & chasse les humeurs âcres par les urines.

DIASENNA ou DIASENÉ. s. m. Terme de Pharmacie. Electuaire mou purgatif, appelé amd à cause du sené qui en est la base. Les autres ingrédiens sont le sucre candi, les avelines, la cannelle, la pierre d’azur, les cloux de girofle, le galanga minor, le poivre noir, le nard Indique, la semence de basilic, les feuilles de girofle, le cardamome, le safran, le gingembre, la zédoire, les fleurs de romarin, le poivre long, la pierre d’Arménie & le miel. Le diasenna soulage les mélancoliques & les rateleux, & sert de remède à toutes les maladies qui viennent de l’atrabile.

DIASIES. s. pl. Terme de Mythologie. Fête qui se célébroit à Athènes en l’honneur de Jupiter, Diasia. Aristophane parle des Diasies dans sa Comédie des nuées, Act. i p. 116 de l’édition d’Amsterdam in-12. 1770. Sur quoi son Scholiaste remarque que c’étoit une fête de Jupiter Milichien, laquelle tomboie à la fin du mois Antestérion, qui répondoit à peu-près à notre mois de Janvier. Il ajoûte que néanmoins Apollonius d’Acarnanie distingue les Diasies de la Fête de Jupiter Milichien, & qu’à ce que quelques-uns disoient, cette fête étoit ainsi appelée, parce qu’ils y faisoient des prières pour être exempts des dommages qui leur pourroient arriver. Enfin il rapporte encore un autre sentiment, qui est que les Diasies étoient une fête où les Athéniens faisoient des assemblées publiques hors des murailles de la ville, & l’y célébroient. Dans la même Comédie, p. 136, un père dit à son fils qu’il lui avoit acheté un petit char pour la tête des Diasies. Le Scholiaste de ce Poëte dit, sur la Comédie des Cavaliers, p. 134, de l’édition de Genève in-fol. 1607, que les Diasies étoient la grande fête d’Athènes. Lucien, dans son Charidème, & Suidas en parlent aussi. Hésychius dit que les Diasies étoient une fête qui se célébroit avec une tristesse singulière.

DIASOSTIQUE. s. f. C’est la partie de la Médecine qui regarde la conservation de la santé. Diasostica : de σῴζω, je conserve. Médecine préservative.

☞ DIASPHENDONÈSE. Supplice très-cruel. On plioit à grande force deux arbres : on attachoit un des pieds du criminel à un de ces arbres, & l’autre pied à l’autre arbre ; puis on lâchoit les deux arbres, qui emportoient chacun une partie du corps. On croit que ce supplice étoit venu de Perse. Aurélien fit punir de cette manière, un soldat qui avoit commis un adultère avec la femme de son hôte. Encyc.

DIASTASE. s. m. Diastasis, diductio. Mot Grec, διάστασις, que les Latins & les François ont retenu pour signifier en termes de Médecine un écartement d’os, qui est une espèce de luxation. Diastasis s’explique en général par distance, intervalle, séparation. Col de Villars.

DIASTÈME. s. m. Terme de Musique. Diastema. Quelques Musiciens divisent les intervalles en deux espèces, dont l’une est appelée diastème, qui doit contenir pour le moins deux intervalles en quelque sorte de Musique que ce soit, quoiqu’il en puisse contenir davantage. P. Parran. Diastème est ce qu’on appelle intervalle. Quelques Auteurs qui ont écrit de la théorie de la Musique, se servent du nom de diastème, qui est pris du Grec διαστημα, intervalle.

DIASTOLE. s. m. Terme d’Anatomie, qui signifie, Dilatation, distention. Diastole, Prolatio. C’est