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passait par ÏAIpi.i Grain (Petit Saint-BiTiiard) ’ i4 gagnait Mouliers en Tarentaise par la vallée de l’Isère ; c’était la plus fréquentée à l’époque républicaine. La troisième partait de Turin ^ et se dirigeait vers la Durance et Briançon par Suse et VA /pis Cottia (col du Mont Genôvre) ’< elle ne fut aménagée qu’au temps d’Auguste, par le roi Cottius ; c’était de beaucoup la plus fréquentée sous l’Empire. — En Ligurie, la rio Julia Augnsfa, de Plaisance au Var, datant de l’an 12 av. J -C, empruntait jusqu’à Dertona le tracé de l’ancienne via Postumia ; puis, tandis que celle-ci allait rejoindre à Gênes la via Aemilia Scnuri, continuation de la via Aurélia, elle passait plus à l’Ouest, atteignait le littoral à Vada Sabatia et le longeait désormais en contournant les Alpes Maritimes, par le chemin que, d’après la légende. Hercule avait jadis suivi " ; sur la route même, au-dessus de Monaco, le trophée d’Auguste (fig. 7122) rappelait les victoires remportées sur les peuples alpestres au début de l’Empire". De la vin Julia Augusla se détachaient : sur la droite à Dertona la via Fulvia qui allait à Turin par Horla, et aux Aquae Statiellae une autre roule qui aboutissait aussi à Turin par Alba Pompeia et Pollentia ’.

Dans l’Italie méridionale l’artère maîtresse était la via Appia^, de Capoue à Bénévent par Caudium, de Béné- vent à Tarente par Venouse et l’intérieur de l’Apulie, de Tarenteà Brindisi en coupant diagonalement la Calabre. Sur tout son parcours d’autres voies venaient s’y embran- cher. C’étaient, à Capoue même, au Nord, laroutedcCaia- tia et Telesia ’" ; au Sud, une route qui bifurquait d’un côté vers Cumes et de l’autre vers Pouzzoles " ; la route de Naples par Âbella’". La via Domitiann ’•', le long de la mer, construite par Domitien de Sinuessa à Cumes, se continuait au delà de Sorrente jusqu’au promunlo- rium Minervae " ; entre Pouzzoles et Naples elle passait en tunnel sous le Pausilippe et elle était doublée en arrière par une autre voie dont le parcours comportait également un tunnel ’ Sur la via Appia, un peu après Capoue, s’amorçait la via Popillin " ; elle était due, comme la route du même nom de l’Italie septentrionale, à P. Popillius, consul en 132 av. J.-C, dont il reste une inscription donnant la liste des stations principales et de leurs distances de Capoue à Reggio (au total, 321 milles ") ; elle desservait la Campanie du Sud, laLucanie, le pays des Bruttii, par les vallées du Tanagcr, du Sybaris

f Cic. Ad fam.y., 23 ; XI, 2S ; Strab. loc.cil. : /fin. Anton. j>.3Vn et 3 17 ; Tal,. Pe.ut. : Corp. inscr. lai. V, p. 703 ; XII. p. lilpO. — 2 Cf. C. Promis, Tonno, Tmiii, ISiiO ; lorp. inscr. /o/.V, p. 770. — 3 Slrab. IV, p. 179 cl I S" ; Amni. Marc. XV, iO, 2 ; Jtm. Anlon. p. 342 et 333 ; Jlin. Bieros. f.âôi ;Tab. Peul. ; Ccogr. Rav. IV, ;^0 ; Corp. inscr. lat. V, p. 809 et 93S ; XI, n" 3281-3384 : XII, p. 645. — 4 Sliab. IV, p. 203 ; /(in. .inlon. p. 293 ; //in. marit. p. 502 ; TaO. Peul. : Geofr. Ravcnn. IV, 32 ; V, 2 ; Corp. in.^cr. lat. V, p. 827, 853, 900, 933 et, pour la suite : XII. p. 034. — B ps. Arislot. MIrab. SB ; Diod. IV, 19 ; Amm.Marc. XV, 10, 9. Ce mCnip cbcmiu était utilisé à rtitO(|iie Iiisloritiup bien avant la construction t]c viaJHliaAuiiusla : témoignage du ii« siècle av. J.-C. dans Strab. V, 209 (d’après Polybc) et Val. Max. 1.0, 7. _ c plin. Kal. hisl. III, 130 ; Corp. inscr. lat. V, n’ 7S17. Sur le trophée de la Turbio etlcs rouilles qui y furent praticjuéos. voirl’articleTitOT’AKiJM p.512 — 7 Talj. Peut.. Corp. intcr. Int. V. p. 831. — 8 Tob. Peut. ; Geogr. Ravcnn. IV, 33 : Corp. inscr. lat. V, p. 8H0. Un milliaire libirl. n" MSI) indique IVjistence d’une route de Turin à Cavour ; celle d’une route de Vada Sabalia it Augusla Bagicuuorum cl l’ol. Icnlia ressort d’un texlcde Cicérou, Arl faw. XI, 14, 4.-9 Voir ci. dessus, p. 793. Sur son parcours ii partir de Capoue, cf. (.’orp. inscr. Int. IX, p. 590 et fi02 ; X, p. 700 et 992 ; A. Mcomartini, JJcl cnmmino di-lla via Appin dn Benerenlo al ponle Appinno sut Cnlore, liénévcnl, 1896. — lu Tab. Peul. ; Geogr. Ravenn. IV, .13. —Il l’Un. Nal. hisl. XVIII, 111 ; Corp. inscr. Int. X, p 705. — fi Tab. Peut. ; Ccogr. Ravenn. IV, 34. — " Slat. A’i/f. IV, 3 ; V, 2 : Dio Casa. I-XVIl, 14 ; /lin. Anton. 122 ; fieogr. Havenn. IV, 32 ; V, 2 ; Corp. inscr. lat. X, p. 58, 703, |n|9. — Il Tnli. Peut. : (jTogr. Ravcnn. Incis eitalis. — !■■ r :f. ri-deisus. p. 78r,.

et du Cratliis, et avait une très grande importance pour les relations avec la Sicile et l’Afrique ; des embranche- ments allaient de Nuceriaà Pompei’* et à Stables", de Salerne à Paestum, Velia et Buxentum, retombant sur la via Po/Ji/Zm à Caesariana^". De Bénévent partaient : une route qui remontait la vallée du Calor et, par Telesia et Allifae, rejoignait la via Lntina à Teanum Sidici- num-’ ; une route qui traversait tout l’intérieur du Samnium, par Saepinum, Aescrnia’-, .ufidena, pour aboutir à la via Claudia Valeria dans le pays des Péligniens^^ ; la via Trnjana^’, qui gagnait Brindisi par Aecae, Canusium, Gnathia et lacùle de l’Adriatique, doublant la via Appia. D’Aternum à Sipontum une route longeait le littoral, puis traversait la presqu’île du Gargano et de nouveau suivait la mer jusqu’à Gnathia ’" ; elle était reliée à celle de l’intérieur du Sam- nium par un embranchement de Larinum à Boviahum -’"', et à la via Trnjana par un embranchementde Sipontum à Aecae". La r/« Aeclatiensi.i-* remontait d’Aeclanum, sur la via Appia, vers Ilerdoniae, sur la via Trnjann. La m’a HercuUa^^, création de Maximien Hercule, unis- sait les viae Trnjana, Appia et PopiUia, d’Aequum Tulicum au ponsAufidi, près de Venouse, et de là à Neru- lum par Potentia et Grumentum. Une route descendait de Venouse sur Iléraclée ^°. Une autre enfin, le long de la mer, contournait la Calabre de Brindisi à Tarente, par llydruntum^’, et reliait Tarente à Reggio par Mélapontc, Iléraclée, Crotone et Locres^-. La côte de la mer Adria- tique, aussi bien que celle de la mer Tyrrhénienne, était bordée par une ligne ininterrompue de voies, se conti nuant les unes les autres, et l’on pouvait aller commodi’- ment d’Aquilée à Hydruntum, comme de l’embouchure du Var au détroit de Messine. D’une mer à l’autre les viae Julia Augusla &. Postumia dansl’Italiedu Nord, de Gênes à .Vquilée, Flaminia, Salaria ei Valeria dans l’Italie du centre, de Rome à Rimini, Truentum, .tcr- num, Appia et Trnjana dans l’Italie du Sud, de Capoue à Canusium, ménageaient des passages. Les routes romaines traversaient donc la péninsule dans tous les sens, de part en part.

Les routes de Sicile, Corse et Sardaigne (fig. 743"^. — Vltiticraire d’Antonin et la Tal/le de Peutitiger attestent que la Sicile avait été dotée d’un réseau très complet. Sur chacune de ses trois faces, une voie suivait constamment la côte et, de plus, les Thermae Ilimo-

— liiStrab. VI, p. 283 ; Ilin. Anlon. p. Iii3ett09 ; Tab. />«</. ; Geogr. Ravcnn.

IV, 32 ; Coryj. inscr. iat. X, p. 707 cl 1019 ; P. Pinton, La via consularis Po- piUia, Potonza, 1S93. — 17 Corp. inscr. lat. X, noC9..n. — 1» /tin. Anton, p. 123 ; Tab. Peut. ; Geogr. Ravcnn. IV, 32 : V,2. — 19 Itin. Anton, loc. cit. ; Tab. Peul. ; Corp. inscr. lat. X ; p. 704. — 20 Tab. Peut. ; Geogr. Ravenn. loc. cil.

— ii /lin. Anton, p. 122,304,307 ; Taô. />< ;i<(. : Geogr. Ravcnn. IV, 33. — 22 Aescrnia était reliée aussi à Vénabre sur la via Latina [Tab. Peul.) — 23 Caes. /iell. eir. I, 18 ;//in.,4n/on.p. 101 ; Tab. /’eut, ; Geogr. Ravenn. IV, 33-33. D’après i|uel(|ues auteurs modernes, cette roule serait la via A/inucia ou Nuniicia de Ciccron [Ad Alt. IX, 6, 1) et d’IIor.-ice [E/iist. I, 18, 20i, qui conduisail à Brindisi par le Sam- nium : cf. Uomanclli, Antr. lopotjr. istor. del reguo di Napoli. Naples, 1819, III, p. 722. — SW<in./ln/oii. p. 112, 1 17, 313 ; /tin. Hieros. GO’.i ; Tab. Peut. ; Geogr. Ravenn. IV, 34 et 35 : V, 1 ; Corp. inscr. lat. X, p. 5 !I2. Dès le dernier siècle av. J.-C. on se rendait assez souvent de Bénévent à Brindisi par cet itinéraire, sans passer par Tarenle : Cic. Ad Allie. VI. 1, I ; lloral. ,S’a(. I, 5 ; Strab. VI, p. 282.

— 25 /(in. Anton, p. 313 sq. ; Tab. Peut. ; Geogr. Ravcnn. IV. 31 ; V, 1. -20 Tab. Peul. — 27 /bid. — 2» Corp. inscr. lat. III, n« 1450 ; IX, v" 070 et llSC et p. 001.

— 29 Itin. Anlon. p. 103 sci. : 112 sq. ; Corp. inscr. lat. IX, p. 599 ; X, p. 709.

— 30 /tin. Anton, p. 1 13. — 31 Strab. VI, p. 281 ; Tab. Peut. ; Geogr. Rav. IV, 31 ;

V, 1. Hydruntum. où l’on s’embarquait, comme à Brindisi, pour Aulon d’IIIyrie, est fréquemmonl cité dans l’/(in. (/’An(o ;nil, p. 115, Ils, 323, 329, et V/lin. mari- time, p. 489,497, 521, 009. —32 /(in. An(on. p. 1 13 cl 1 13 ; /iin. niflrK. p. 490 ; /nb. /ViK. ; Geogr. liavcnn. IV, 31, 32, 34.