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Vie

pli par les vicomnijistri.

sorte de désordres sur lesquels Cicéron insiste à plu- sieurs reprises ’. César enfin abojil définitivement toutes les corporations, sauf, dit Suétone, celles dont l’origine était ancienne -’ ; il est plus que vraisemblable que les vicinUates ne furent pas comprises dans cette catégorie respectable. Avec elles disparurent, au moins pour un temps, les vicomagistri. Ils furent, nous l’avons vu, rétablis par Auguste, mais avec un caractère tout autre que celui qu’ils avaient eu sous la Répu- blique. Suétone se trouve d’accord avec Dion pour rattacher la mesure les concernant à la division de Rome en quatorze régions et de chaque région en vicP.

Au nombre de quatre par vi- ens les magis- tri étaient sans doute élus par la population du quartier et recevaient comme attribu- tion principale le soin de veil- ler aux autels des Lares com- pilaux et de cé- lébrer leurs fê- tes. Mais à l’an- cien culte res- tauré Auguste avait ajouté celui du Génie de l’Empereur. Les vicoma- ///.sO’i devenaient donc de véritables fonctionnaires sacer- dotaux officiels. Plusieurs peintures de Pompéi * et des reliefs sculptés sur des autels romains ^ les représentent dans ce rôle (fig. 7444).

On en fit aussi des espèces d’administrateurs muni- cipaux en sous-ordre. Ils devaient prêter leur concours au recensement qui se fit dorénavant par quartiers ". Ils devaient sans doute faire la police et en tout cas combattre les incendies ; on mit tout d’abord sous leurs ordres pour remplir le rôle de pompiers une troupe d’esclaves publics, puis on leur donna la haute main sur les Vigiles du quartier’ [vigiles]. C’est en cette qualité qu’on leur confia le culte de Sfaln Mater, la déesse qui arrêtait le feu et dont les statues se trouvèrent transportées du forum dans les vici ’. Pour tous ces offices ils étaient pla- cés sous l’autorité directe des magistrats, édiles, tribuns, préteurs, à chacun desquels le sort attribuait la surveil- lance de toute une région . Mais dès le second siècle, ainsi que nous l’apprend l’inscription de la base Capito- line, datant d’Hadrien, ils obéissaient par région à deux magistrats municipaux particuliers, un riirator et un deniintidtov ’".

Nommés pour un an, les vicomagistri entraient en fonctions aux calendes d’août, pour la célébration de

-. ’«ifosf red. in »en. 13, 33 ; Pro Sest. 13, 34 ; 21, S4 ; cf. Dio Cass. 38, l :i. — ’2l)ic. Jut. +2, 3.-3 Sueton. Octao. 30 ; Dio Cass. L V, S ; cf. .Mommson, Droit pu- Ijlic, IV, p. il3 et n. 2. — * Heibig, Vi’and(jemniae Campanicns, p. 13, n. il-tô. — j Allniann, Die rOmischen GrnhatlSre d. Kaiserzeit. p. 176 sq. n. 232, 239 ; notre limire "UVcsl son ii. 23 ;! ; cf. BuUett.comun. Iti88,p. 328,329 ; 1889, p. 70, pi. 30 ; fiôm. Mitleil. 1889, p. 267 = Corp. imcr. tat. VI, 30 937 ; Jordan, Topogr. III, p. -iSl, S22, note 39. — 8 Sueton. Oclav. 40. — 7 Dio Cass. LV, 8 : cf. Marquardl, Le culte, p. 247. — » Fcslus, p. 317 n (M. Mucller) ; Corp. inscr. tat. VI, n. 763 766. — 9 Dio Cass. LV, 8 ; Suoton. Octav. 30, I. — lo Corp. inscr. lat. VI, n. 973. ’— H Jliid. VI, n. 445 ; |2, p. 305, 306. La prcniièro tôle avait

la seconde fête des Lares compitaux et Augustaux". Des Fastes particuliers conservaient leurs noms dans chaque vicus ’^. Leurs inscriptions indiquent généralement, en partant de la restitution du culte par Auguste, l’année de leur sacerdoce. Ces dates ne concordent d’ailleurs pas toujours entre elles. Sous le troisième consulat de Trajan, par exemple, en l’an iOO, nous rencontrons des magislri de la cent septième année ’% ce qui reporte la réforme d’Auguste à l’année 747/7 avant notre ère. Plu- sieurs documents confirment cette date ’*, mais d’autres partent soit de l’année 74.’)/9, soit même de 742/12 ’". Mommsen suppose en conséquence que peut-être le culte ne commença pas simultanément dans tous les carrefours ’".

Nombreuses à partir de cette époque sont les dédi- caces provenant de vicomagistri à qui revenait le soin d’entretenir le culte et le sacellum des Lares du carre- four. Dans les provinces, aussi bien qu’à Rome, ils en restaurent les sanctuaires, le plus souvent à leurs frais, et toujours avec la permission ou sur l’ordre du tribun de la plèbe ou du préleur". Ces magislri n’étaient cependant, la plupart du temps, que des all’ran- chis. Ils étaient assistés dans leurs fonctions et même aidés dans leurs générosités par des esclaves, portant le titre de minisiri et qui entraient en charge avec eux ’*.

Ce culte modeste, célébré aux carrefours par la plèbe des quartiers sous la direction d’affranchis et d’esclaves, a traversé toute la période impériale ; il demeurait encore vivace à l’époque de Constantin. Cependant, tandis que durant les deux premiers siècles chaque vicus avait Ses quatre magistri, ce qui fait pour les 26.j vici existant à Rome du temps de Pline lOlJO vicomagistri, la A’otitia regionum du temps de Constantin, au contraire, ne signale plus que 48 vicomagistri par région ; une seule en possède W, ce qui ne donne plus, pour toute la Ville, qu’un total de 073". Nous ignorons d’ailleurs à quel moment était survenue cette réduction et si elle se rattache à la modification que nous constatons, entre Hadrien et Constantin, dans le nombre des vici de Rome -". Albert Grenier.

VICTIMA. — [SACRiFiciUM, p. 957 sq. ; p. 974 sq.].

VICTIMARIUS. — [CILTHARUJS, SACRIFICIfM, p. 97o-

970, 978].

VICTORIA (NiV-Tj). — La déesse de la Victoire est une abstraction personnifiée : par suite, comme presque toutes les divinités d’un caractère abstrait, elle ne recul que tardivement un culte distinct. A l’époque homérique on ne connaît pas encore la déesse Nikè ; mais on con- sidère la victoire comme un don des grands dieux, en particulier de Zeus’. Jusqu’à la fin du paganisme il y aura des dieux Nicèphores, dispensateurs de la victoire. Pour la même raison la Victoire n’a pas de personnalité mythique ; le mythe de Nikè se réduit à une simple filia-

ieu on mai, Oviil. Fust. V, v. 129, 145. L’année de fonction des mngistri che- vauche donc sur deu anin^os civiles. — 12 Ihid. l, n. 2222 ; à Pomp6i, iWrf. I, p. 448 : fragment de l’album des magistri vici et cornpiti. — 13 /bid. VI, n. 2222.

— 1* P. ox. ibid. VI, n. 343. - li ;i,id. VI, n. 449, 452. — 16 Jbid. VI, comment, ann. 453. — " Ibid. VI, n. 449-453 ; 30960, 30 961 ; à Vérone, V, n. 3257.

— I» Ibid. VI, n. 163-16.’i ; 446, 447 ; V, n. 3257. — 13 Richler. Topogr.l, p. 371, 372. — 20 Jordan, Topogr. Il, p. 312 sq. ; Lanciani, Dultett. comun. 1890, p. I2S.

VICTORIA. — 1 Cf. RtiuiïtiMaH, Les divinitrs de ta victoire en Grèce et en Italie, p. 6 ; Gulledans ^oschiiT,Lcxikond. Mythologie, . p. 3o5, article A’iA-e.