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cuir, et, dès la fin de l’âge du bronze, on trouve en Ita- lie’ et en Gaule^ des fourreaux entièrement en métal ; d’autres n’ont en bronze quv la bouterolle au bout et, au liaut, le passant pour le baudrier ^ Tel devait èlre le fourreau ordinaire des guerriers homériques’ ; quand il est argenté» ou orné d’ivoire", c’est une preuve de magnificence princière ; on a trouvé en Etrurie des exemples de ces deux variétés qui peuvent remonter au viu’ siècle’.

x cette époque, dans les civilisations du Dipylon, de Villanova et de Hallstatt, l’épéede fera remplacé celle de bronze : maisle fourreau reste en bronze. Tant que domine la grande rapière de type mycénien (jusqu’àSOO environ), le bronze forme surtout la bouterolle ; les grandes ailettes qui la caractérisent, droites, relevées ou complètement recourbées*, devaient permettre de maintenir du pied la gaine tandis qu’on en arrachait la lame. 11 faut que l’épée tende à se réduire aux dimensions d’une forte dague, — ce qui est le cas du type dità antennes, —pour que la partie métallique du fourreau se développe : lebout est généralement plein, formé d’un ou plusieurs disques ou globes, offrant une bonne prise à la main qui tient le fourreau, tandis que l’autre tire l’épée ; l’âme en bois peut étreou simplement cerclée d’un ou plusieurs annelets en tilde bronze’, ou enveloppée par un lacet continu de ce fil ’", ou bordée par une lige plus grosse du même métal", ou, enfin, entièrement plaquée de bronze ’-.

11 est possible que ce soient les Gaulois du Norique, possesseurs des plus riciies mines de fer du temps, qui aient commencé à fabriquer le fourreau lui-même en fer. En tout cas, dans la gaine, le fer apparaît, dès le VI* siècle, parmi les tombes gauloises de la Cisalpine, puis en Étrurie Le fer est d’abord plaqué sur bois’^ ensuite combiné aec le bronze’* ou l’argent ; dans ces derniers cas il s’agit de pièces de luxe qui sont décorées. Au v* siècle, on en trouve des exemplaires tout en fer en Espagne : les Romains ont dû adopter ce fourreau de fer avec le (/Uulius /lispanicii.i "’■.

Dans ce fourreau de fer, la bouterolle n’est plus que

• DécUcloUe. Op. ci7. U, p. 1«. fig. i85 (TcrDi) :Ca(o(. Bronzes Brit.Miis. n.27IO (Etrurie). — 2 Le fourreau, trouvt> près d’Uzès. esl dùcrit dans le Catalogue du Musée d’artillerie, I. B, .51, et reproduit par Déchelette. op. cit. fig. 67. Long de 0,(iO, il est composi^ de deux lames soudées et fixées par les pièces formant boute- rolle et cuvette ; elles sont ornées de cercles concentriques séparés par des rangées de boutons. — 3 Moutelius, La civilisation primitire en Italie, pi. 59, u. 12-4 (Este). — ’ l.e fourreau est mentionné //. I, iiil ; III. ÎCi ; Od. , 333 ; XI, 9T. Il est prêté aux héros homériques par Sophocle, Aj.liV, et Euripide, Bec. 541, Iph. Aul. 1567. —S /(. XI, 31.— 6 Eurvalos offre à Llvsse un glaive de bronze à pommeau d’argent, /../.si. Si v» :j,.7tou Ui=av^-, ;, Od. VUI, *fn. — : Poignards à fourreaux d argent dans une tombe de Préneste, Bull, di Paletn. IX, pi. m, ll-i ; -l/on. dell’ Inst. X. pi. ïxxi, ^-ôAnnali. I87(i, p. i(l9. Épées en fer à fourreaux d’ivoire, incrustés de morceaux d’ambre, d.tDs une tombe de Véies, Archaeolot/ia, XLI, pi. ïi, i, p. 199 (= sans doute Slontelius, op. cil. pi. 3V8 hl. — s .Mortillel, .Altum préhistorique, p. 101 ; Déchelette, op. cit. Il, lig. 239, 277 el pi. vi, l-i ;: S. Keinacli. A(éiim <les moulai/es de Sainl-Germain, I, pl. xiii. Les fourreaux des gramies épées de fer celtiques devaient être parfois doublés de grosse toile : ainsi doivent s’expliquer les traces qu’on constate sur celle du lumulus de Hunerbubel fCatatogue du Musée de .Uulliouse, 1609, n. 11. — s En dehors de ..i.iDics. lig. 3013. qui eslap. Montclius, op. ci/.pl.308. Il (Kalerii). voir léirf. 277, 9 (Cornetoi et Grenier, Bev. nrch. 1907,1, p. 1 (Bologne). — lOSacten, Hallstall, pl. 11, 3 : Schumacher, Betcln : d. Bronzen in Karlsruhe, n. 771 (Hlnirie, long. 0,62). — " ^ODtelius, op. cit. pl. 64, 13 (annelets et pourtour : nord du Pôf. — li Montclius, op. cit. pl. 213, 6 (Chiusi) ; 238. 13 (Vulci) ; 298 (Corneto) ; 355, 17 (Komei. — !■> Slontelius. op. cit. pl. 146. 6 et 9 (Novilaraj, 153. 6 et 154, 6, iMontefortinoi ; 138, 14 I.Mrir. 252, 7(Pérou«p| ; 291 (Corneto) ; 373. 11 (Auli- clena . On ne peut distinguer avec cerliludo les pièces qui avaient une àme de bois ou de cuir ou qui n’en avaient pas ; cf. Schumacher, op. cit. a. 75S (tombe gauloise de la Romagne). — " Montclius. op. cit. pi. 252, 1 (Pérouse) ; 276, 25 (CorDeloi ; 317, 10 (Falerii) ; ’153. 9 (Romel ; 372, 1 (Carcupal. — 15 Montelius, op. cit. pL Î69, 6 et 8 (Paleslrina). Dans 6, argent à incrustations d’or et

pièce de renfort et ornement ; une autre pièce de renfort, placée SOUS la cuvette, forme anneau pour recevoir la chaîne qui la rattache à la ceinture, et la face anté- rieure du fourreau commence à s’orner des dessins géo- métriques qui lui resteront dans l’équipement romain : filets rectilignes ", stries concentriques ", cer- cles espacés ’^", spirales séparées^’ ou méan- dres continus--. Une belle pièce de bronze, datant du Latène I (vers .^idOavant J.-C), mon- tre même des personnages (fig. 7242) -’^ enfin l’efTet ornemental peut être obtenu en dé- coupant le cuivre qui forme ainsi applique sur l’armature de bois ".

Nous n’avons parlé jusqu’ici que du four- reau pour poignard droit à deux tranchants, sauf pour quelques exemplaires de l’Italie du xord qui sont des .sortes de coutelas". Au nord-est du monde grec, de la Thrace avec sa. sica à la Perse avec son akitiakès, c’est la dague à un tranchant qui domine, qu’elle soit droite ou plus ou moins recourbée. Un certain nombre d’exemplaires des fourreaux de ces dagues ont été cités aux articles aci- NACES et siCA. Il nous reste à dire quelques mots des magnifiques fourreaux de luxe que les tumulus de la Russie méridionale ont fait connaître, pour une période qui s’étend du iV siècle avant au u" siècle après .I.-C. -*.

Ces fourreaux devaient s’adapter à des dagues à un ou à deux tranchants, générale- ment droites, longues de m.-iO àOm. m 2’. Elles sont le plus souvent en fer, lame et poi- Pom-réau’ d’Z gnée formant une seule pièce ; la poignée pi^c en bronze était ornée de plaques de bronze, d’or ou d’ivoire ciselées sur le montant disposé à cet ellèt ; le pommeau forme généralement une barre droite ^*, parfois relevée aux extrémités en antennes" ou se terminant en mufle d’animal ^ ; ce qui caractérise surtout cette dague, c’est la garde qui a l’aspect de

d’ambre ; dans 8, scène de chasse incisée ; fourreau en fer incrusté d’argent dans Montelius, Temps préhist. en Suède, lig. 240. Autres exemplaires de fourreaux étrusques ornés a l’art, pucio, p. 764, u. 8. — 1» Voir Déchelette, Manuel, 11, p. o88, et les épées d’Almenidilla et dOssuiia, P. Paris, Espagne primitive, ll,p 277 ; H.Sandars, The weapons ofthe Iber. p. 27 et sq. — 17 Pour le coulant à boucles de suspension, voir Montelius, op. cit. 158, 14 (Alri), pl. 373, Il (Aufidena) ; pour la transformation de la bouterolle a aileltes à répo(|ue de Lalcne, voir la coll. .Moreau au musée de Saint-Germain, of the Jberians, p. 27 et si|., en partie dans VAlbutn Caran’la (1895) ; et la coll. Morel, égale- ment lormée dans la Marne, au Musée Britannique ; Guide to Enrly Iron Age, lig. 48 et pl. VI. — 18 Sacken, Hallstatt, pl. ii, 4 ; Lindenschinit. A/(er(iimf>-, jll, X. pl. 1, 1. — la Voir la fig. 3614 à l’art. cnDius. — ’2" Voir lo fourreau d Uzès. n. 5, ap. Morlillet, Album préhistorique, pl. 74, n. 8i6, cl dans Forrer, /leallejikon. pl. 208, 2. — 21 Lindenschmil, Altertûmer, II, vi. pl.iv,4= Babelon- Blaochel, Bronzes de la Bibt. Nat. n. 2050 : fourreau en bronze de coutelas de fer ; le passant en pièce séparée fixée par quatre clous. — ■ 22 Lindeiischmit, Altertûmer, II, vu, pl. m, 1 ; III, m, pl. m, I. Ces différents éléments décoratifs sont librement combinés dans les bciux spécimens en bronze du Latène britan- nique ap. Rorailly Allen, Celtic Art, p. 92, 97, 148 (= Forrer, Heallexikon, pl. 207, 12 et ïe Guide to Iron Ai/e du Britith Musei :m, «g. 74, 86, 143.— ’23 Lin- denschmil, Altertûmer, IV, pl. 32 ; J. .Naue, Oie vorrûmischen Schwerter, pl. xixix, 8 = notre fig. 7242 ; Déchelette, Manuel, II, fig. 297. Haut. 0,60. Trouvé prés de Hallstatt (Norique) : scène de bataille entre trois scènes de lutte. Ce fourreau rentre dans la série des pièces ciselées au repoussé, qui caractérisent l’art celto-véuète des viie-vi» s. — 2» (jf. le fourreau de .Novilara ap. cladius, lig. 3612. Il est mieux figuré dans .N’aue. op. cit. pl. xxxviii, 3. Sa hauteur est de 0,44. — 2j Voir plusieurs des pièces citées d’après .Montelius, u. 14, et Reiiiacli- Bertrand, Les Celtes dans la vallée du Pii, fig. 39. — 26 Voir Kondakof-Tolstoï- Reinach. Antiquités de la Bussie méridionale (Paris, 1891) et Eliis li. Miuns, Sctj- tbiant and Greeks (Cambridge. 1913). — il .Minus, op. cit. p. 69-71. — ’.i» Minus, Bg. 52 ; 68 ; 130, 7. — ’i'Minns, fig. 18. — SOJlions, fig. 51 ; 150, 14 ; 109, 170, 171.