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SANCTIONNER

SANG.

et suffisante ; elle récompense l’homme juste par la satisfaction du devoir accompli ; elle poursuit le méchant par le remords, au sein du bonheur qu’il n’a pas mérité. — l)éi Sanctionner.

SANCTIONNER (sanction), cf. Donner la sanction, approuver, confirmer : L’usaye a sanctionné cette expression.

SANCTUAIRE [l. sanctuarium i), «m. Edifice ou enceinte consacrée à la divinité. ||Le saint des saints, partie du temple de Jérusalem où était déposée l’arche. )| La partie considérée comme la plus sainte d’un temple grec ou latin et où était couservée la statue du dieu, dite cella. La partie du chœur d’une église où esl le maître-autel.

— Fig. L’Eglise, le sacerdoce : Les vertus du sanctuaire. |j Lieu uniquement consacré à une chose. |[ Le sanctuaire des lois, lieu où l’on rend la justice. || Lieu où la vertu règne souverainement : Le sanctuaire de l’innocence. || Asile inviolable. |] Compagnie fermée à tout étranger.

  • SANCTUS (ml. saint), sm. Partie de la

messe qui vient après la préface et qui commence par le mot sanctus répété trois lois : Suite/ us, sanctus, sanctus, Dominas. Deus sabaoth (saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu des armées). || Le chant ou la musique du Sanctus : Le sanctus de Meyerbeer. SANCUS (de sancire, sanctionner), l’Hercule des Sabms, dieu qui présidait chez les Romains à la ratification des actes notariés pour leur donner plus de force. Il était rangé parmi les dieux Semones, et avait une chapelle sur le Quirinal.

  • SANCY (nom propre), sm. Nom d’un

diamant de la couronne de France, aujourd’hui en Russie, ayant appartenu à Nicolas Harlay de Sancy, qui l’engagea en 1589 pour acheter une garde suisse à Henri III. SANCY (Puy de), 1886 mètres, ancien volcan de la chaîne des monts Dores (V. Puy-de-DOme) ; point culminant du plateau central.

SANCY (Nicolas Harlay de) (1546-1620), diplomate, surintendant des finances sous Henri III et Henri IV. Comme il changea trois fois de religion, d’Aubigné l’a raillé dans la Confession catholii/ue de Sancy. Il posséda le diamant dit le Sancy Y. ce. mot.) ■ SAND (Charles-Louis) (1795-1820), étudiant allemand, affilié à la Société du Tuqendbund (alliance de la Vertu) ; il assassina le poète Kotzebue, le 23 mars 1819, parce que celui-ci correspondait secrètnnent avec le tzar Alexandre ; il crut ainsi préparer l’avenir de la patrie allemande : il fut décapité à Mannheim le 20 mai 1820. SAND (Armantine-Lucii.e-Auroue Dudevant, dite George) (1804-1877), romancière, petite-fille du fermier général Dupin de Francueil, protecteur de J.-J. Rousseau et d’une fille du maréchal de Saxe ; elle tira son pseudonyme de la première syllabe du nom de son ami Jules Sandeau. Elle a peint 1rs mœurs des paysans du Barri dans la Mare au Diable, la Petite Fadelte, François le Champi. Citons encore Mauprat , les Beaux Messieurs de bois-Doré. En politique, elle partageait les idées de Lamennais et de Pierre Leroux. Elle a aussi donné au théâtre de nombreuses pièces, parmi lesquelles le Marquis de Villemer a le mieux réussi. SANDAL ou SANTAL (ar. sandal : du sanskrit, tchandana), sm. Nom de trois bois aromatiques, provenant d’arbres indigènes/] u S. de l’Asie

et des îles de

l’Océanie et

de l’Afrique

australe, sa-

voir : 1" Le

santal blanc,

grand et bel

arbre de 8 à

12 mètres de

hauteur que

l’on rencoh-

santal tre surtout

dans l’Inde,

dans les iles de l’archipel Indien, particulièrement à Timor. Son écorce est brune et ses feuilles sont oblongues et terminées en pointe au sommet. Les fleurs, jaunes au moment de leur épanouissement, prennent une teinte rougeâtre dès qu’elles sont exposées à la lumière du soleil ; elles sont petites et réunies en grappes terminales. Cet arbre se plaît dans les lieux niontueux, secs et découverts. Son bois, jaune et odorant, est très recherché des Orientaux, qui en font des meubles, des coffrets, des ornements et même des amulettes. Ils le recherchent aussi comme parfum, et ils en font une pâte dont ils s’enduisent la peau lorsqu’ils ont très chaud. Ils le considèrent comme un stimulant et un sudorirtque. On en retire, par la distillation, une huile essentielle limpide, de couleur légèrement, ambrée, de saveur d’abord douce, puis acre et amère, et dont la formule est C ,0 H 16 . Cette essence est employée en médecine aux mêmes usages que te copahu à la dose de 4 à 7 grammes par jour. On l’administre en capsules renfermant de 06 r ,40 à 0(*,50 d’essence. 2° Le santal citrin, bel arbre de la même famille que le précédent, et nommé encore santal de Freycinet (santalum Freycinetianum) ; il croit aux iles Sandwich ; ses feuilles sont lancéolées ; ses fleura sont grandes, roses et disposées en grappes terminales. Le bois du santal citrin est plus aromatique que celui du santal blanc : il peut recevoir un beau jioli ; aussi est-il très recherché pour la fabrication d’ouvrages de marqueterie. Il est aussi employé comme parfum, et on le brûle dans les temples en l’honneur des dieux et dans les appartements. 3" Le santal rouge est fourni par une espèce du genre pleroearpus, de la famille des Légumineuses-Papilionacées. Ce sont de grands et beaux arbres des régions tropicales dont une espèce, le plerocarptts santalinus, vit à Timor, à Ceylan. dans la presqu’île de Malacca, etc. Le bois, d’un beau ronge, appelé Minlal rouge des Index orientales, possède une saveur astringente et une odeur légèrement aromatique ; réduit en poudre, il est employé dans la confection des eaux dentifrices. On s’en sert aussi dans la teinture. On en extrait une glucoside, l&ptérocarpine, substance cristalline, blanche, donnant avec les alcalis une solution jaune nommée santal. Ou en retire aussi là santal i ne ou acide santalii/ue, qui se présente en petits cristaux rouges à reflets verts, un peu soluldes seulemenl dans l’alcool et l’étner, auxquels ils donnent une teinte rouge-feu ; cette matière est soluble dans les alcalis et l’ammoniaque et leur communique une couleur rouge-pourpre. SANDALE (1. sandalium), s/’. Chaussure des anciens, consistant eu

une semelle de cuir, garnie

de courroies, s’attachant sur

le cou-de-pied. |

Chaussure analogue

de certains religieux.

|| Gros bateau plat

sei vaut au transport sandale

dans la Méditerranée.

  • SANDARACINE [sandaraqué) , sf. Mélange

de deux des résines qui composent la sandaraqué.

SANDARAQUE (1. sandaraca : du g. <rav-Sapeexr ], désignant un sulfure rouge d’arsenic), sf. Résine produite par une plante de la famille des Conifères, le flutia ailieulala. designé aujourd’hui sous le nom de cal/ilris articulait ! , arbre originaire de l’Afrique et avec lequel les Turcs construisent leurs mosquées et dont le bois est considéré comme indestructible. La sandaraqué se présente en larmes ovoïdes allongées, d’un jaune pâle, quelquefois brunes et se cassant sous la dent ; cette cassure est vitreuse. Elle dégage une odeur agréable et sa saveur est acre. Les Arabes l’employaient pour la fabrication des vernis. De nos jours elle entre dans la composition de ces substances et sa poudre sert a empêcher de boire le papier que l’on a gratté. La sandaraqué est formée de trois résines différentes qui se distinguent par leur degré de solubilité dans l’alcool, l’éther et l’essence de térébenthine. || Sandaraqué d’A llentagne, résine vei-.lâtre extraite du genévrier commun (juniperus communis). SANDEAU (Jules) (1811-1883), membre de l’Académie française, ami et collaborateur de George Sand, auteur des romans le Docteur Herbeau, M lle de la Seiglière, Madeleine, la Koclte aux mouettes, etc. Au théâtre, il i collaboré au Gendre de M. Poirier d’Émile Augier.

  • SANDKR [ail. sand, sable), sm. Poisson

acantlioptérygien voisin de la perche par sa conformation ; il habite les eaux douces d’Allemagne ; sa chair est estimée.

  • SANDEHI.IN< ; (mot angl. ,, sm. Oiseau

de l’ordre des Echassiers, à plumage cendré en dessus, blanc en dessous, qui habite les cotes et se nourrit d’insectes marins ; il se trouve sur les côtes de Hollande et d’Angleterre.

  • SANDIX, SANDYX (g. (jdtvgoÇ, vermillon),

sm. Rouge minéral ou végétal, employé comme teinture dans les étoffes. SAND.IACK ou SANGIÀC (turc sandjâq, étendard), sm. Nom de chacune des divisions administratives de l’empire ottoman, dites aussi liva, subdivision de Velayet ou vilayet. Le territoire comprend 43 elayets et 143 sandjacks ; ceux-ci se subdi visent en casasia.rrondissements), englobant plusieurs nultiés (cantons ou communes). Les administrateurs des sandjacks sont dits moutessarifs. — Dér. Santi jialial.

SANDJ1AKAT ou SANJIACAT (samijaeli). sm. Titre du gouverneur d’un sandjack. ♦ SANDRE (de l’ail, satider, zander),sm. Poisson de l’ordre des Acanlhoptcr.vgiens et de la famille des Perches, qui habite les rivières de l’Allemagne, de la Russie, de la Suède et de l’Italie, mais que l’on ne rencontre pas en France.

SANDWICH (John Montagu, comte de) (1718-1792), diplomate, ministre plénipotentiaire au congrès d’Aix-la-Chapelle, en 1748 ; trois fois premier lord de l’Amirauté ; il a donné son nom aux iles Sandwich, et au mets dit sandwich.

SANDWICH (ii.Es), ainsi nommées du comte de Sandwich. (V. Hawaii. ♦ sandwich fsan-dou’i-tche] (le comte de Sandwich), sf. Sorte de mets composé île deux tranches de pain, beurrées, très minces, entre lesquelles on place une tranche encore plus mince de jambon ou d’autre viande froide.

SANÉ (Jacques, baron) (1748-1821). ingénieur des constructions navales, qui donna les plans pour la construction des vaisseaux à trois ponts et à voiles. Le plus beau était l’Océan, de H 8 canons.

SAN-FRANClsco, 234150 hab., dont 20000 Chinois, grand port de Californie (Etats-Unis), sur le Pacifique, à l’embouchure du Sàcramento et du San-Joaquin, en relations avec le Japon, l’Australie et les îles Sandwich ; nombreuses fabriques ; exportalion d’or, d’argent et de blé. (V. Francisco.) sang (I. sanguis . sm. Liquide rouge ou rouge brun, légèrement alcalin, visqueux, opaque, d’une odeur fade et de saveur salée, qui coule dans les artères et dans les veines des animaux vertébrés. Pour cette raison, le sang a été appelé une chair coulante ; mais cette désignation ne saurait lui convenir entièrement, puisque c’est de sa masse que différentes glandes de l’organisme en extraient les substances, telles que la salive, la bile, l’urine, la sueur, etc., etc. Le nom de milieu intérieur, que Claude Bernard lui a assigné, lui convient mieux, puisque c’est dans le sang que les éléments anatomiques vont puiser les corps qui sont nécessaires à leu rexistence. Si l’on ouvre une artère d’un animal vivant et qu’on en laisse écouler le sang dans un vase dont la température est voisine de 0°, ce sang se décomposera en deux parties : 1° L’une solide, qui tombera au fond du vase et que l’on désigne sous le nom de cruor. Examiné au microscope, on voit que le cruor est formé d’éléments ligures auxquels on a donné le nom de globules du sang. (V. Globule. 2° D’une partie liquide appelée tir/uor, que l’on peut séparer du cruor parla décantation. Si.au contraire, le vase dans lequel on recueille le sang qui s’écoule de l’artère est à une température de 15" environ, le sang se sépare encore en deux parties, l’une solide, formée des globules sanguins eulacés dans les mailles de filaments de fibrine qui s’est solidifiée. Cette masse solide prend le nom de caillot. La seconde partie est liquide, et constitue le sérum du sang.