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SANG.

Le sérum est donc du Hguor privé de fibrine ; et le caillot est du eruot, auquel s’est jointe la fibrine. On peut encore décomposer d’une autre manière le sang dans ses éléments bistologiques. si l’on bat, avec un petit balai formé de brins d’osier, le sang à mesure qu’il s’échappe du vaisseau sanguin, la fibrine se déposera sur ce balai en longs filaments ; le reste du sang se séparera en deux partiel : les globules qui formeront le erunr, e( un liquide qui sera le sérum. Ce qui précède nous montre que le sang se compose de globule

  • du xiiiii/, de filirine et de sérum. Y.

chacun de ces mots.) Le sang joue le double rôle de liquide nourricier et de liquide épurateur. D’une part, recevant les produits de la digestion (V. ce mot) et l’oxygène de l’air, il devient propre a entretenir les organes ; d’autre part, il recueille dans les divers poinls du corps les produits inutiles, et il les transporte aux organes chargés de leur élimination. Le sang a, en outre, pour office de répartir la chaleur dans tout le corps. Sa température est, chez l’homme, de S8" ; chez les oiseaux, de 40» à 44° ; celle du sang des animaux à sang froid est de quelques degrés plus élevée que celle du milieu où ces animaux vivent. Le sang circule sans cesse dans les artères et les veines. Celui qui coule dans les artères, ou sang artériel , est rouge vermeil , tandis ue celui qui est charrié ans les veines, dit sang veineux, est rouge brun. L’odeur du sang varie un peu chez les différents animaux : elle est plus forte chez le mâle que chez la femelle ; l’acide sulfurique l’exalte. Sa saveur est légèrement salée, et il présente une réaction alcaline due à la soude qu’il contient. Sa densité moyenne est 1,055. La quantité de sang de l’homme est d’environ le douzième de son poids et de quatre litres et demi à peu près. Lorsque l’on place sur le porte-objet du microscope la patte d’une grenouille, on voit que le sang circule continuellement dans les vaisseaux ; l’on peut même, parce simple examen, constater sa composition ; car on s’aperçoit qu’il est formé par un liquide incolore appelé plasma, dans lequel nagent des globules en nombre immense. Ces globules sont microscopiques ; la plupart sont rouges ; mais on en observe aussi un certain nombre qui sont incolores. Sorti des vaisseaux qui le renferment, le sang se coagule, et au bout de 10 à 30 heures il l’orme un caillot assez compact, d’où le sérum s’échappe. Dans 1 000 grammes de sang, il y a 130 grammes de caillot et 870 grammes de sérum. Les 130 grammes du caillot renferment 3 grammes de fibrine ; 2 grammes d’hématosine, et 125 grammes de matières albumineuses. Les 870 grammes de sérum contiennent 790 d’eau, 70 grammes d’albumine et 10 grammes de gaz ’oxygène, azote, acide carbonique ^, de matières grasses et phospborées, de chlorures de sodium et de potassium, de carbonates de soude, de chaux, de magnésie, de sulfate de potasse, de lactate de soude, etc., etc. La coagulation du sang est due a la fibrine ; car si l’on bat le sang avec un petil balai, on voit la fibrine s’y attacher, et le sang a perdu la faculté de se coaguler. Dans le sang vivant, la fibrine se trouve soit en dissolution, soit en suspension. Les suintions concentrées de sulfate de soude ont la propriété d’empêcher la coagulation du sang, et c’est au moyen de ce sel que l’on étudie le sérum. (Y. ce mot.) Les corps gras contenus dans le sang sont : la stéarine, la margarine et la

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CIRCULATION DU SANG Fig. 1. Homme : AP. Artère pulmonaire. — VP. Veines pulmonaires. — OD. Oreillette droite du cœur. — OG. Oreillette gauche. — VD. Ventricule droit. — VG. Ventricule gauche. — VC. Veines caves. — AO. Artère aorte. — 1. Pelite circulation. — 2. Grande circulation. Fi ;:. ->. Hfi’tii.e : VG. Veinée caves. V. Ventricule unique, — AO. Artère aorte, - 1. Petite circulation. - 2. Grande circulation. Pif. S, I’oisson : V. Ventricule. — O. Oreillette. — COE. f.reur. — VG. Veines caves. — AD. Ancre dorsale. — 1. Petite circulation. -- 2. Grande circulation. Flg, i. Cktstai a : : CBC. Canaux branchiaux cardiaques. — COE Cceur. — A. Artcres. -- 1. Petite circulation. - 2. Grande circulation. Pïg. 5. lîAi kach :.n ji :ine : A. Artère qui part du ventricule unique du cœur et se divise en six branches AB qui se rendent aux trois paires de branchies et s’y ramillent. — BR. Les branchies dans lesquelles on voit se distribuer les artères branchiales et naitre les veines branchiales VB Qui reçoivent le sang après son passage a travers les lamelles des branchies ; celles des deux dernières paires de branchies se réunissent pour fournir tic chaque cote un vaisseau G qui en s’anastomosant h son tour avec celui du côté opposé, forme l’artère aorte ventrale ou artère dorsale A 2. laquelle se dirige en arrière et distribue le sang a la plus grande partie du corps. La veine branchiale de la première paire «le branchies se recourbe eu avant et porte le sang vers la tète TT. — 1. Petite branchie anastomotique extrêmement Hue qui unit l’artère et les veines branchiales entre elles a ta base de la première branchie et qui, en l’élargissant plus tard, permettra atl sang de passer du premier de ces vaisseaux dans le second sans traverser la branchie. — 2, Petite branche anastomotique qui établit le passage de la même manière entre l’artère et la veine des branchies de la s ide paire. — . Vaisseau qui en se réunissant avec un filet situé plus en dedans, joint également l’artère et la veine des branchies postérieures. — O. Artère o notaire. -- AP. Ancres pulmonaires rudinicntaircs. Pïg. li. IÎATRAC1EN ADULTE : O. Artère orbitaire ; BR 1. BR 2. BR 3. branchies ; AP. artères pulmonaires. — 3. Vaisseau qui en se réunissant avec un lllet situé plus en dedans j"int également l’artère et la veine des branches postérieures. Les mêmes parties chez l’animal parfait sont indiquées par les mêmes lettres ; les vaisseaux qui dans le têtard se rendaient aux deux branchies de ti leaoïtde paire se continuent maintenant avec l’aorte par l’intermédiaire des branches anastomotique-. et constituent ainsi les deux crosses aortiques. cholestérine , ainsi que les acides gras correspondants, c’est-à-dire les acides stéarigue, margarique et cholestérique . Il ne renferme que des traces A’oléine. et li’acide oléique. Le sang veineux est plus riche en corps gras que le sang artériel ; et le sang de la veineporte en contient plus que celui de tout autre vaisseau. Les corps gras augmentent pendant la digestion. Le glucose n’existe qu’en proportion très faible dans le sérum ; mais cette proportion D1CT. LA&IVI LT FLLl’RY. — LIV. 1G. augmente pendant la digestion, lorsque la nourriture est très féculente. Le sang des veines hépatiques en renferme beaucoup, tandis que celui de la veine-porte en contient à peine. On sait que cette matière se trouve eu quantité notable dans le sang des individus atteints iln diabète. Le caillot est rouge, élastique et formé, connue nous l’avons dit plus haut, do fibrine et de globules ; il retient toujours un cinquième environ de son volume de sérum. Dans certains états maladifs, la séparation du caillot et du sérum n’a pas lieu ; dans d’autres, le caillot est riche en fibrine, et celle-ci forme alors une couche superficielle nommée couenne. Les globules rouges du sang de l’homme et des mammifères son) île petits disques légèrement renflés sur les bords et enveloppés, croit-on, d’une membrane fine, incolore et élastique. Us se gonflent dans I eau et deviennent sphériques, tandis qu’ils se contractent lorsqu’ils sont mis en contact avec le sucre et les liqueurs alcalines. Indépendamment des globules rouges, le sang renferme encore deux sortes de corpuscules. L’espèce la plus abondante est formée par de petits corps appelés globutes blancs ou leucocytes. Ils sont sphériques et composés d’une matière gélatineuse dans laquelle flottent de petits noyaux arrondis. La seconde sorte de corpuscules est composée de corps peu nombreux, appelés globulms ou hématoblastes ; ce sont de petits noyaux sphériques qui ont environ un trois-centième de millimètre de diamètre. Lorsque l’on fait dissoudre les globules rouges dans l’eau et qu’on fait ensuite évaporer la liqueur, il se dépose des cristaux dont la forme varie avec chaque espèce d’animaux. Ainsi, par exemple, le sang de l’homme et des carnivores donne des cristaux prismatiques ; celui de 1 écureuil, des cristaux rhomboédriques ; celui du chat, des prismes à base triangulaire ; celui de la souris et du cochon d’Inde abandonne des cristaux tétraédriques. Ces cristaux sont formés par une matière albuminolde à laquelle on a donné le nom d’hématorris/tilline. Cette dernière substance se transforme , sous l’influence des acides ou îles alcalis, en hématosine et en globu-Une, matière albuminolde analogue à la substance qui forme le cristallin île l’œil. Les gaz contenus dans le sang à l’état normal sont : l’acide carbonique, qui forme à lui seul les deux tiers de la masse gazeuse dissoute dans le sang ; l’oxygène et l’azote, qui entrent chacun pour moitié dans le troisième tiers. C’est sans doute au carbonate de soude qu’il renferme que le sang doit la propriété d’absorber une si grande quantité d’acide carbonique : il se forme alors du bicarbonate de soude. La composition du sang est modifiée par certaines maladies. Ainsi, dans l’anémie, le