Page:Dictionnaire général de la langue française de François Raymond-T1-0-Introductions 01.djvu/32

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JlETiiODE PARTICULIERE

laut pas. On. joi.ç11it à celte matiire une twtre .substance plus le’g'i’ :re, et on l'imbiba d'une autra plus C<>i.orée. La conjonction tt n’empol’te pas la virgule t parce qu’elle est admise comme un comtucnc~m ~ot de pensée. Daus le prcmie1· cas il est facile de ~entir qo1011 joignit a trop de force à ctUc matiire pour 1·0111pre l’ouité ; et dans le second, l ;, virgule est aoto- 1-i~ -Ce en 1· :icion de 1 :t distinction des Jeux idée~ . -

Qui me donnera des ailes de colombe, a !iu que je vole, et que je trou~t : uu lieu de repos.

Voici no autre cai. oU et n’cmporie point la ,,frgule, parce que l’idée de t1Q/er ue peut trou,,er de Uai.son a,,cc ufl lieu de repos, qui. ne J>CUt dèsunfr trorwtr ni par le seos, ni par !IOD 3cception. -

Il y e11 a peu qui sachent st~ . séparer cctièremcot de l’amour des c1·éatul’es ,

,t de tous le.s biens périss.ables.

L’arnonr devenant coromun à toù.S les deux, crénturu Cl biens, il est évident que l’et rélmplit lél sjgne, et ne sert qu’à 1·éu.nir les dc :u.x objets auprès de lem· régime.

Celui-Il. langui.-a et rampel’ ;1 long-temps.

Même rni. ~on, et même rapprochement, parce qu’il e.st exprimê en AOU5• entendu, qu’il la113uira lonç-umps et 1·ampera long-temps. Lo,tg-ternps forme la détermination de complément pour les deu.x mots la113uira et rampera. -Tout ceqt1i n’est point Dieu n’est l’ien, et ne doit être compté poor rien. Une ,·il’gnlc placée ap1·t :s Dieu str..tit faute, en rais.on de la hrièl·cté de la phrase, et parce que l’idc, ;e ne prc.benkrail rien de ce1 taiupar ce n~po.'>, qui, dans cette phrase, né doit tl’ouvcr place qu’après rien. D. !S’y a•t-il pas d’aut.-e s observation., rdati•es à la conjonc1joo ri ? ..-

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Jl. J>Jusicur’s exemples çont être soumis, tt confirmeront que trop souçent ou o’utilise pas assez sa proptié1ê 1,articolière, ou qu’ou ne distingue pas sa nullité, relaûvemeot an placement du sisnc de la virgule. •- Le roi, plus ébloui de ses cba.rrncs que tout son peuple, ne cessait de se inlret· d :ms son ouvrage i et, la jugeant Wgne de toutc.s lts couronnes do mon<le, il n’eut sarde de songer à de seconde~ noces : mais, comme 50n t’ :toilè ue pe1·mettait pas qu’il jouit d’un bo11heu.r parfait d ::ms sa famille, Ct"tte pt iuce~se, dont les 1’tgard.s C :talent arn1iis ùe traits de {eu, n’avait j,m1a.i :, ou,.·ert 1,t Loucl1c pOul" 1·ire ou pOul’ pa.l’lcl’. Pour mieux !.lire :.1ppré< ;ie,· la position de) :) conjonction tl, je cite une phrase enl ière ; mnis je ne parlerai que de la poncluatiou clont il est quesdon, et <JUÎ est susceptible d’app3rtcoir à d’autres scctiow : de phrase. Dans cet exemple, et, qui commence le second merubre, t :St sui’Î d’une virgule, P"l’CC qu’il cloit atteindre il n’eut garde, lui appartennut tout entier ; et, cowwe il est $épan ! par une pèriphr.1se , il doit m3rqncr sa pui,unce sur l’Juu·c p :ir ur.e p :mse. n en c~t de ruême Ju mot mais, qui doit l’eh·ouver 50tl rappon avec ctlle pri,icesst.

~s mou celle pri11ctsse sont arrètës par

une , frgule, à can~c d’une phrase incidente explicative, qui finit à feu, pour redouner . celte princesse J ;;i 5tÙte dêtenninaûve dont elle est le premier mobile.

Si le pupille a <1uelque bien, et s’il était antérieur en tnttlle, l’adruioi.s tra. ti.on de ses biens, connue celle de sa personne, p~S-)era an tutrur om. cieux, qui ne po11na oéanruoins impute,· les rlÇpense~ de l’cducatioo sur les l’ CHrms tlu pupille.

I :u toot la ponct11atio11 de celle phrase est bien : le mot d e.st lië à s’il était antérieur t1t tutelle ;, et oe souffre aucun aigne ; l’incise, comme celle de sa pr.rso11n~, se trOu·e eott’e deux ’Îrgules, parce <1u’uue phrase- 1 coupêe par une autrc petite, donne la form :1tioo :’, deux virgulcrt. En génêr :il le mot et ~e ll"OU’t sou’Cut tr. :m)formê en partie cone :,pondante, et alors il doi_l toujoon être ~u _ivi d’une virgule. / :,,’/ ;, lorsqu’il ; t.’I, qu.aml ; et, a ;-ant, mai<> en ob~c1•,·3nl bien (1oe ce o’~t que lonCJ.u’ il e.st lu prècur. :1eur d’une .suite fJUi lui e.sl 3pproprict :.

n.. Mai~ vou~ ajouttz. one Yirgu1e .à chaque parl.Îe dt : même uatol’e, et one nrgnlc :wanL le ’Crbe dont toutes ce.s panic... dt’pcndi. :nt, n’y a-t -il pas de.s circon.srnnces où l’on ~uJ>p1·imc celle iwant le ,·e .-be ? R. Ou.i ; mais çe n ’ est que daru le c :i. ~ où lts deux derniêre3 parl.Ïd .similai1·e.r, ser.1ieut liées par Ja conjonction et ; c :,r alors vous de,·ez sentir •1ue celte lfaUOn aapproche l’idée da ,·erbe, qui devient le terme c- .1 plicatif pour toutes !c :, :utre.s .

D . Citez on exemple de ce ca5--l :I ?

Il. ~c n1i.s cittr deu.x exemples ; il sera (aciJe de saisir }’ :application de ceo1,c1 ptmr la couce"oir daos mille autres.

I .., n :rtn , Ja dou<’tar 1 la gai !ê, 1’ami1ié, deviennent les qua.lites ,es plus ~cclui-"30tC.S.

— L.1 ~erha, la douceur, la gallè tt )’3mitié devienne.nt lts qualitf :• le.s plus cduuaoth.

D. Quelles sont les occasions où la conjonction et a be.soin de ponctua• tion ? Appo1·te.z -ruoi <1uelqnes e~cruple.s qai me dtmoutrcnt la nèce. !>sitC de lni accorder une ponçluaùon dau) cel’ta.in.s cas t soit avant, &Oit après. R. La. conjouction et, formêe seulement de deux loure.s, a p :trn à l’œil nn terme trop faible pourpenscr<tu’il dût Ggarer comme membre de pbra..se ; cepend ::int, par sa position, i ;OU’ent il tst it.upossible de ne pas le rt~arder comme tel , pu.isqo’à lui ~euJ il ar1·ête toute une idée, ou bien il donne de l’énergie :i une pensée ; et 1 s’il o’e.st pas bien ponctoJ, il cmbarra~ .se et

porte wèrne obstacle à tout le seos que l’on pent retirer du discours. En fOÎci plusieurs excn1plc.s pour lever tous les doutes qni J)()Uri.tÎent nailro . u,· l’importance que je donno à ceue conjoncüon, importanc-c c1u’o11 n’a que tro1> souvent oubliée.

— 11 èprou~a des coliques, de.s maux de tête, el des malaise$ dans tous ses membres.

Si l’on ne p1açait pa5 une virsnle aprè. ~ tète, l’on donnerait à penser qnc c’est des maux tks malai1es ; ce qui ;, bien entendu, ne peut t’tnt com• pri.s par aucun lecteo.r, mnis il füo.t nêcessaircruent coupe1· par un signe cette monotonie de de, des des 1 <JU.Ï se suivent, afüt de o’ët :tblir aucune confusion.

Elle produit ;110 contraire la pâleur de ta face, la langutur tt l’enfoncen 1ent des yeu~, et la CC5$4ÛOn du mal de tfte, lo~(1u"il y (’ra avait aup ;11ravant.

Ou pe11t retirer pln.sicnrs ioslructioos de cet exemple j ou voit <l’abord que Je mot au cc,uraire est sans ,·irgule, parce qo’îl n’a pa.$ la. fonction dt iuarc1ue1· aucuti. sens dans cette circomitoncc, ne servant là que d’une 1u ::aniè 1·e ind..irecte. La conjonc1iou tt s’y trooTe denx (oi.s : la prewiè1e ue veut point de virgule, P"rce <1u’elle ~ct·t i conjoindre Ja langueur d<’s )CUX en mèrnc terops que l’enfoncemenl de CC$ yeux : et se h·oove eu 6c :cond üeu placé <le m :miè1·e à n’ :h·oir aurune : :toalogie ;wcc la division précédeoteJ et p :u· coo ~équent il a corumonJC une ,·irgole avant, pont qoe cette coujonction puisse rc(’Crilel’ tout son pouvoir ~ur l’autt·e divjsion. Je termine celle obséltvation en faisant considérer que 1 ::t Yirgule aprê :s tfte est inutile, en ce qa’e.lle romprait l’itlèc que p1·t~s< :nte la cause d’uue cusalion lors9u•il y a,,ait rm mal Je tire aupa,·a11a111. Cl’ qui LD’autorise encol’e à sn11J>ritner ccnc ,•irgnle :i.p1ès tére, c’est qu’en la Ja4sant, on pourrait croil·e que ce dernier memLre cp1’clle coupe est un sens ;1pplic3b)e aux autres symptôme, préctidcnts, lorsqu’H n’est que rexplication conveuahle li mal de tf :ttt. Il fout bien rcwarquer qu’("ù geu.éral la conjonction et n’emporte la virgule que Jorsqu’on s’optl’ÇOit qu’elle eH liée pal’ le ~us avec les mots prëcè· tlenls, ou qn’il y a. uuc conoexiou in lime dnos leo.1· . signjfiéatioo, et qu’on

ne la place que lorsqu’elle M !mble coostitue1· on autre fond de pensée. -

Cette hoisson augmentait &ingoliè1·e1. :lcnt l’oppression et la stne qu’il

prouv
ait dans la rcspi1· :itloo.

Rien n’e~t plus facile que de connaltte , par cet e.xcmple, que et for-oie liaison pour rendre é’idente l’idee ’l"e la rcspû·atfon. éprouvait l’oppression t :t la (fille en même temps, cc qui se tl"ouve pl’é~enté sous une :mtre. tour• nnre doot le iu ;ru t :.sl f)O !!oitif, roppression q,/il éprou"ait, la gJ111 ! qu’il iprouvait. ri.fais, pour évitt :r cettt : l’e<londance, la conjonrtiou tl vient au - .e cours de notre texte, et modiûc son expres !tion en lu.i 5ervant dt point cle t’éanion.

— L3 fortune, la puiss.anee, l’omour de son pays’, et la valcor, serubltat

.timu.lcr plus particuliè :rement l’âme exu·aorclinaire du héros.

Daos cette phrase l ;1 conjonction et marque 1a fin de l’t :numét :ttion ,1e~ par1ie.s :,imilaires, et la ,·irg :ulc me par-ait 1 :uieux convtnir d,w~ ces parlie.11 uornbrense5 que lorsqu’il o·y en o qoe deux, comme da•~ l’extmplc sui,·anl : - L’amoor de son p :1y1 t’ t la ,• :;1lcar semblent ~tiruuler plus particolil•rc• ment l’âme extraordioait-c du hé1·os .

On obser,~cra de plus que, pour le goùt, )a porelê, et ponr ne pojut nêgliger les propor1ions qui p :uai.ssent appa1’tenir d’une ruauière cxcluai,-e à chaque sub.stantir qui tient sou st :u.s de lui..mèrue, et n’a 1u1cun rapproche• mt.nt ;wer le~ autre~ wou, :surtout lor5qn’uue p :trlie prCcCclcote se trouve liée à une :mire explicative, il convient de plactt une, irgule a·ant )’tf, p.uce que cette conjonction n’est souvent en usar ;e qoe puur iudiqner le Jern.ier 1not d’une 15nite d’e~pl’essfons de m~rue na.lute , et non ponr n,ar• quer uoe intilllilé de s.ens entre l’on et l’autre &Ub !ltantirs qui 51

.l’Oiliinent.

Si l’amour de son pa_rs ( dans le premier exewple ), demi•phrase <1oi ~cquicn ouc espi :ce de con.sist :tocc par l’idee simple qu’elle cspri111u, se l rou· ait pfacé avant pilissa11c.e I alors on pourrait dire la puissance et la 1,-aüur semblent, et, sans pla.cer de ,·irgule, en raison de ce qu’il ne peut eWter de repos ni avant ni après et la 1 :alcur, et ne rompant ras une idee douLlo comme l’amour de son. pa1·s, et ne !ais ::mt au. contraire que : mettre un ttnuc a une ponctuation qui semLle déjà fatigue•··

Le) œuvres du Tout,,Puirntat ne se~J.icnt plw wer’eilleu.se$, et ne