Page:Dictionnaire général de la langue française de François Raymond-T1-0-Introductions 01.djvu/43

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DE POSCTUATIO ::T.

XLI

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On doit 1- :ippcler ici qu’il y a trois sorte, de cla.ssifica !ions : les arti• ficiellC’s, qui n’out pour objet que 1.a determiu~tion de~ dpeces ; les natu• rellcs, dout le rapport est de rapprocher les . ~ lres _qtu ont cntte eux les npporb 1~ plus grands, soit eu nombr·e, sou en unpOl’laocc, etc.

! - Ou peut les consicli :l’er sous deux points de vue ~i !J’érents : r~l :uive~ent 

à lcnr cowpo~ition, ou à la na_ture, it la q~ant1te de :; ~a1·ues ~ 111

lei

compnscnt ; relai.in ::mcnt à leor s1scinent, oo a la place quelles tiennent dans la structure du globe, et à leurs .rappu1 l3 cull’e elle.s, D. N•a-t•on po1.s besoin d", !mployer le deax-poinu lorsqu’il y a plu.sieurs proposition-. l i êcs c113,cmhle ?

ft. Le tlco.x -poiots s’emploie av-ce raison après fa réunion cle plu~~eurs membres de pllra.ses qui se L’apportent pour en donner le sens var,c, et ,

1

ui, pnr Jcur e~plicatiou, é~blit en1ière1uent ceJlc du clernier coupé par un deux..poiuts,

D. Comment nommez-vous ces sortes de phrases ?


,

R. Ces phrn :,es s’apptllent pch·iodes, parce qn’elles ont uoe certaine étendue et lii :ation cl~ p~n’iêes qui les font aclhêrcr à nue seule «léterrniuation J•objets, on .’1 un ~eul but.

1 -Quoic1uc rhommc soit sujet à des passion5 continuelles qni l’ng :itent ; quoic1uc .sou penc ::hont l’entraine soovent plus an mal qu’au bien, el qu’il ue c ::oosidère le p1·ésent c1ne c ::omme un Ctat qui doit tonjours le n·ndn ; heureux.

cependant son ;°unt : tiworée, livrêe à cles rêileJ :ions contr :iires,

foquii :te de voir son espéranc, ;: trompée , tencontre toujours des inst :tnts qui le funt frémit· sur son iucon.stance et sur ses dél’èglements. ,

Gomme elle e.st clif, toute 1>éoêtrée t.les lumières dn ciel, et qn’ap1ès les M1inL<1 cxcrcic~s qu’elle a si dignement sontenus, nous n’avon, ri1 •n po11r elle Mdê !’lirer, sim.>n qu’elle persén’. :rc dans $3 fen·cur i 5311$ m’al’l'ètcr à l’insti-oire, c"c :,l ,•ous, hommes <ln siècle, qui rt1’Ccoutez., qoc j’instrufr.ii pat· elle : p ;tt· elle ,•ou~ connaill’ez la nntnrc de ce tt’Csor, à <Jnoi le royaume des cieux C.t compa :·é .

M..iis si, par un clé1.1il de pen.écs, vons ,•oulcz rorruer nn tab1c :m qui

le. ; N ;miissc tomes en lui-même, et qoe toutel ces pensées et applications graves ne :,Oient adre.ssécs qu’à un même objet, ayant toutes à peu près la 1u~me tournure, aloL·s ces diverses pcruVes cloivenl ècre sép :ir.. ;cs pat le dtox-points, en oh.servant rigoare11Semeut les m~mes p1-opor1ions pour les dh·isiou.s sub :iltcrnes et Jes incises.

R :1ppelez, uicssieurs, b plus grande partie cln t’tlgne cln roi, vous le •e1·1·u a&Siégé I si j’ose le clire, d’aoe prO)pC1·jté constante, et scconru aussi consuunment par une sagc.uc toujours ,· ietorieuse ; sor1c de combat qui n’est on spectacle que pou1· la raison. Oui, messieurs, ce roi dont le c ::iel présagea toute sa r ;loire p :11· les pal111es u·iomph :mtes <1oi ombrag-èt·ent son bçrceau ; sut" ’lui la proviJcncc nttcntivc vc :.ilb) comme ~u,· un lits, durant les tronhlc.s de s :-t minorité ; et qui depuis ,·it sa pniss :ince, croissant :u.1 t ;t’é de ses d~ir.s, cl1 :veni1· l’êtouuemcnt et fa jt.tlott~ie des nations : ce roi qui força les monarchies les plus ahil·res à reronoaitre fa préê,nineoce de son trône, et les rêpubli,1nes humiliC :cs à implorer sa pl’otection ou sa clémence ; c1ui ’Ît les veuples de l’Ol’ient lui apporter en tribut, des ex.tréwites de la terœ, la véni :ratioo. de leur ! t·ois, et tombe,· de tCSJ)CCt ù Ja ,·ne de cette majesté <1uc Ja renommée n’av3it pu leur peindre dans tont son i :dat : ce roi qui p :in ;ourut avec 1ant de rapidité la c :irrière des cooqaé• r.1nts ; dev :ull qui les monts sembfoieut b :1i.sscr leur tête, et les fleoves ouvl’ir Jeurs Hot.'>; à qui tonte l’Europe, e :11 se liguant contre ln.i, rendit l’hommage de fa crainte ; et, c11 recherchant son alliance, ct :lui t.ln respect et de l’a<lmirn.tion ; ce roi 11lus heul’cnx encore par $3. prospé.ri1é domes~iqoe que par le~ succl’j hrillanu de sr-s 3l’IUCS ; qui voyait sa postérité, $ ;C runhiplürnt clJ :H1nc jour :"IOllt ses yeux, ue lni préicnter clan.s ses fils que des mhlistJ•es

r.é :lc. ;s <le ses orJ.res, et plus jalomc. de lt-s exécuter que de la sloire clont il~

se counaieot en le, ; e~ècutant ; qui voyait :,a f ::uuillc aogu’)tc s ’enrjcbir de ce que l’Europe élevait <le plus illO :Sll"eS -princesses, qui, amenées par ln paix, ,·cnaieut orner s :i cour de nouvelles gr.ices, et la rendre ans~i riante qn’il 1n rendait majestoCllSe : ce roi enlio , si chéri de ses peuples, cle qui la santé attaquée mett•tit toute la france en larmes, clont lo gnêr.ison êtait une longue fête, célCbrt~e à Penvi dans les campagnes et dans les vil !cs, et où l’ai ti !’lan même, à force d’amour, scmLl :üt disputer de magnificence n"ec le 1·jche : ce roi, me~sieur,, et ,çoilà M "éritabJe grandcm·, n’a bissé vaincte hi sa raison, ni son cœur, à ce torreut clc prospéritês ; et, tnudis que h, na.lion ~’cnol’gut !illis~ail Je l :i. félicitê de son monarque, le monarque lui m~me, ne l :.l 1·egar<lanl <1ne c ::omme une dêcora1ion êtrnogfre et fugiti"e, n’y Mt.1iclra.it point bOu :imc ; il oc pens. :ait <1n 1

à s.e faire un mérite solide par

ses ac ::tions, eu remerciant le ciel de.s succès et des actions mêmes. -

Youlons-nonitlonc porter ou jugement équitable do génie, de taleots, tlcs succès du cardinal de Fleory ’J Oublions que .nous l’ ;wons vo, que, pour aiusi tlire, uoos le voyons 1 :nco,·c : effaçons de notre som•eoir ce qui perira englouti dan~ l’obitnc dn te1up, ; osons être à la postérité désintéres• sée, sans p.rêjugés et s~ns pns.sions. Aprè.s a11’oir mis la dUtance de nue ! .•1

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!>tee es enu·c nous et e eal’diual Fleury pl :t.cê ::i à ce point de ,·,,e co •. 

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el’ons sous son m1111 :)tcrc fa l· rnuce au Jcd :n :is pabiLlc trauquillc •na. ·

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nus. :, 1guorcr C’-. 1·cv~ ut,o~s et les ciil,imitC :, Jou}C~tiques , au d(. :hors, plu !» ~oono~ pa1· ses b1enf.u1s c1u ~Jle_ uc le fl~t . aulrefois par SC ! Ylctoires, ten :tnt ta m :un. ln i~al~uce de la J~SHce, prc~i<ltt· au mouYemcut Je l’Europe : tOtre l’Ot, fOl d un 1>c ?r1c’ pe1·e ~l n~o~erat~~t · de tous les 11eup]es, a.s.soopit l~t1r$ ~uen ::lle~ .’ cooc,her leul’s 1ntc ::n : t.", : at1, ha.mûr le.s pa1·tialités ,.Puoe republ,que allice ; là., remettre aux leg1tunes sonvernins l’île de Corse soumjiu :

par la force de ses armes, p :,citièc par fa s.a ;:es,se de ~es con ;cils : 

Vie_nne et Consta_111}noplc, l’Q..jenl et l’OceiJcut, n~ vouloir , 1ue lui pouc

arb1ll-e <le leurs ÙLffcrcnds, pour gal’aut tle leurs traites ; un nn1od roi placé pa1· la main de la paix, sur un tt·ône, récompcose et dêdo~umagcmeut c.le celui qu’H a sac1 ifië au tlêsit· de la pai.x : b Lorraine aj o utée à notre empire : le sang d ’Anjou cnlin I as.sis imr le tl’Ône cle N3ples et c.le Sicile eon<ïoler le ; )iemom·s I les L3uttC<’, venger Louis XII et Fnnçois ll’r Je ; iojusticcs de l :a foL·tune : les princes de l’Eu1pll’e, à <JU.i de lears droits il ne rc.stait ’Ille le frivo]e avant ;,ge de colortr Jenr survita<le pat· un su«.· :ige com• mandê, et de 00111mer un màitre qu1ils n’osaient rcrusel", remb dans ra lihca·té de choi~ir à lcUJ· gré le chef de l’empire : le nom de Louis XV, plus puissant c1uc Jes b :Haillons de Louis XIV, donner â Charle$•Quiut on succe ~seur qui u’e.st poiut de son sang.

— Voyom ces grand :s coups-d’t1at, ces chcfs-d’œnvre de génie et de politique : ,•oyons-les du même œil dont la postérité les ,·erra, etc. -

Non-1t ne le s :wions pas : on $’interrogeait, on se promettait récipro• <1nement le, preruii :res noo’elles : ce n’ët.ait plus une aTT’oire publique, UJ :’.lΠ!:i tlome :.ticp1e ; elle passait clc bouche en houclJe, et ne fonnait plus que l’entretien général et particulie,·.

S’il s’imprirne un livre cle mœm·.s asse1. m3l digéré pour tomber en soi• ml :mc, et ne p~1s exciter lenr j ;llousie, ils se louent volontiers , et plus volontiel’S encore Hs n’en parlent pas : mai.s, s’H est tel que tout te monde en parle, alOr$ ils l’att ::iqueut avec fnric ; il est en proie à une haioe implac : 1blc c111

1

il.s ont conçue contre ce qui ose paraitre avec quelque perfectioo, et a’ec <les signes d’une 3pp1·ob ::ttion public1uc. L’on voit , d’après ces exemples, que cl1aqne mcml,re enferme cfan, r., le deux-points poorr :1it coo~titucr une ph1~se à loi .1>1 :nl, et !iC : t1.·rruiuc,· par uo point. ifoi’, comme tous ces membre. !> sép~rés corncidenl an même bol., et vous présentent pat· leur iuarche la tt :nsion vers un seul ol)jet, pour rendre l’in1agc plu f,·appante I et ne rien ô1cr 3n beau c1ae prési :?ncc la science de l’orateur, il ne f :uu les sépa,·er· <1ne par le d< :n.x -poinrs. C’est l’us~gc de placer le deux-point$ lorS<Jo’il est question de pas.ser de son propre discours à une citation dtcm nutre 301eur, lor :1qne cette cit3tion t.1>t préc ::édl !e de ces mou : it ojouta : ii conll11ua ainsi : 1.’(JÎci cc qu’on l’Cmarque dnns cc passage : lorsque les phrases sont formées par des c ::onversa tions , des <Halognes , dont on mnrque la linisoD p :ir Jes il ripli1ua ; il dit ; il répondit : c ;l encore après ces mots, pa,• exemple : sar-oir : contena 11t : lorsqu’il s’agit de faire une énumérntion do plusieurs objets, de détailler plusienrs sortes cl< : choses. Par exemple : -

On loi remit une cassette contenant : 1° un étui eu ébène de la plus grande heaotê j 2° un nécessaire ga_rni de !o ?t ce c1ui peut eonven.i .r ~oor l’usage de la toilette ; 3° son portr~Jl en muuatore , formant u~ medn1llo1) o,•ale eotourl : d’un cel’cle de pierres fines ; tout cela ne lm parut pas d’on S"raod prix, son indifférence 13 port :mt à n’C :tre étonnée de 1·.ien. -

On ût 13 ,•hite de toutes les marchandises I rouvëes dnos ce lien , et on sternpressa de tes tr.uiscd1·e sm· le procès-ve.rbai a ;. -. si détaiJltcs, ~voit’ : vingt pièces de laine flue, ttente .t(u :)e :S de d :· :ap fin, deux clouzames de achalls de toutes ;r :mdeurs, trois cents ,•oiles en dentelle, etc,, etc. En voulant t3pportcr un discours ,d.i’"< :ct, il est néces~ire, d’ab_ord _de a~ pas lui faire comrneocer une phrase n hl1 se~l, pat :ce qu ils ~nsmvnut J"e rien ne marquel’ait de liaison avec fa volonte que Ion a ?e. 1 aun,oncer ~ ùe plus cc serait vouloir le rendre indépend :int qne de le prt :ceder dan poin~ . ] !11 conséquence I soit qu’il ail ~té prononcé par u !i autre, 00 ; pa,· s01inême, les paroles qni sont annoncée.s semblent scrnr de cornplement : Jn phra.se précédente , et marchent gr3daelle1uent daos ce mêUJe sens de com ... plémtnt. Pat· exemple :

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Lorsque Annibal ent fraoc ::hi les Alpes, on l’cnte° :dit s’écrier : Ooi, je marcherai sol’ Rome ; je veux humilier c~ue.superbe,re,_n ! du i_nondc. Avec mes soldats je "eux, avaut que le soleil :ut double v~0 t fois sa con~e, rnonter an Capitole, et êtcnc.ire mes i :tgards sur les rmncs Je cette ville ennemie , etc., _etc.

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On di.stingt1o que l’application clirecte comrneoce par o,~i, etc. Si l’on Teut dans ces so,·te. de discours, ou peut y placer des goillemel.1 (•) . y,. ; denx-points peut , !1re placé après le dernier aliné• de plusieurs con--