Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ingrédient propre à blanchir les laines & les soies.

Sublimé, ingrédient non colorant, affecté au grand teint ; minéral corrosif extrait du mercure.

Son, connu de tout le monde, sert au grand teint.

Sumach, arbrisseau qui croît quelquefois à la hauteur d’un arbre, dont la fleur étant passée renferme une semence qui ressemble à une lentille : il croît dans les lieux pierreux : ce fruit a un goût acide & astringent ; ingrédient pour le bon teint.

Suie de cheminées, affectée au petit teint.

Tartre, ingrédient non-colorant, affecté au grand teint, se tire de la lie de vin attachée au tonneau, qui est très-dure.

Terra merita, voyez Coucoume.

Tournesol, prohibé dans le grand & petit teint.

Trentanel, plante qui croît dans le Languedoc & dans la Provence, affectée au grand teint.

Verdet ou verd-de-gris, ingredient colorant, fait du marc de raisin & du cuivre, affecté au grand & bon teint.

Urine, connue.

Vouéde, plante qui croît en Normandie, qui produit le même effet que le pastel, mais dont la quantité doit être plus considérable : elle se prépare de même.

Vermillon, voyez Alkermès.

Vinaigre, connu.

Liste des termes usités chez les Teinturiers. Abattre le bouillon ; c’est rafraîchir le bain avec de l’eau froide, avant d’y mettre l’étoffe.

Achevement est l’ouvrage de finir une étoffe en noir par le teinturier du petit teint.

Acquérir du fonds ; c’est quand une couleur, bien loin de diminuer à l’air, devient plus belle.

Asseoir une cuve ; c’est y mettre tous les ingrédiens qui doivent la composer.

Assiette d’une cuve ; ce sont les ingrédiens posés.

Aviver ; c’est donner du feu au rouge.

Barril, petit tonneau pour mêler ou humecter les drogues, avant que de les mettre dans la chaudiere.

Balai, pour nettoyer les chaudieres.

Bain, teinture composée prête à recevoir l’étoffe ou la laine.

Bouillon, préparation des ingrédiens non-colorans pour disposer l’étoffe à recevoir la couleur de l’ingrédient colorant.

Brevet, bain d’un guesde ou d’une cuve, qu’on dispose à faire réchauffer.

Bruniture, teinture ou bouillon, qui sur une couleur claire, rend l’etoffe plus brune.

Brunit, idem.

Coup de pié, cuve qui a été garnie de chaux en la réchauffant, & qui s’use trop promptement.

Cuve d’inde ; c’est une cuve composée d’indigo sans pastel, dans laquelle on teint à froid.

Cuve en œuvre, quand elle n’a ni trop ni trop peu de chaux, & qu’il ne lui manque que d’être chaude pour travailler.

Cuve garnie, cuve composée de tous les ingrédiens, & qui n’est pas encore formée pour travailler, ou qui n’a pas assez fermenté.

Cuve rebutée, qui ne jette du bleu que quand elle est froide.

Cuve qui souffre, qui n’a pas assez de chaux.

Cuve usée, qui a trop de chaux, laquelle ne peut travailler, que la chaux ne soit usée.

Cuve sourde, cuve qui commence à faire du bruit ou des petillemens pour se former.

Poser une cuve ; c’est y mettre tous les ingrédiens servans à sa composition.

Asseoir une cuve, idem.

Assiette de la cuve, c’est la cuve garnie.

Pallier la cuve ; c’est remuer ou bouillir le marc ou la pâtée de la cuve avec le liquide.

Heurter la cuve ; c’est pousser brusquement & avec force la surface du bain jusqu’au fond de la cuve, & par-là y donner de l’air.

Cuivreux, écume qui paroît sur la surface du bain de la cuve.

Dégarnir la cuve. C’est y mettre du son & de la garance à discrétion pour qu’elle soit moins chargée.

Débouilli ou débout. Epreuve qui se fait pour connoître si une étoffe est de bon teint ou non.

Donner l’eau. C’est achever de remplir la cuve qui ne jette pas du bleu, & y mettre de l’indigo pour qu’elle en donne.

Donner le pié. C’est donner de la chaux à la cuve à proportion du pastel.

Donner le pié ou le fond à une étoffe, c’est lui donner une couleur qui sert de fond, & sur laquelle il en sera passé une autre. Par exemple, pour faire un vert, il faut donner un pié de jaune, & passer ensuite l’étoffe sur une cuve de bleu. Pour faire un noir, il faut donner un pié de bleu à l’étoffe, & la passer ensuite sur un bain de noir préparé.

Demi-bouillons. C’est retrancher le tartre des bouillons ordinaires. Quart de bouillon, idem.

Eclaircir. C’est diminuer le brun de la couleur d’une étoffe.

Event. C’est découvrir une cuve pour la pallier & y introduire de nouvel air.

Eventer une étoffe, c’est lui donner de l’air au sortir de la cuve ou de la chaudiere, pour que la couleur soit plus unie.

Eau crue. Qui ne dissout pas le savon.

Fleurée. C’est l’écume qui est ordinairement sur la surface de la cuve du bleu lorsqu’elle est tranquille.

Fonte de bourre. Voyez Nacaret de bourre, aux ingrédiens.

Friller. Pétillement que fait la cuve avant que d’être formée ou venue à doux.

Frillement, idem. Fleurée. Voyez Cuivreux.

Flambures. Taches ou inégalités qui se voient dans une étoffe quand elle n’est pas teinte comme elle doit être, ou quand elle n’a pas été éventée.

Guesde. Cuves de pastel : le lieu où elles sont posées.

Guesderon. Ouvrier qui a soin des cuves. Il est de conséquence qu’il y ait un bon guesderon chez les maîtres Teinturiers.

Gauder. C’est jaunir une étoffe avec de la gaude.

Gaudage. L’action de jaunir.

Garniture. Indigo qu’on met dans la cuve pour servir de garniture à la chaux.

La pâtée. C’est le marc qui est au fond de la cuve.

Laisser la laine sur le bouillon ; c’est laisser la laine pendant cinq à six jours dans un lieu frais, après qu’elle a bouilli pendant deux heures ; ce retard sert à faire pénétrer davantage le bouillon, & à augmenter l’action des sels.

Liser, terme de Teinturier de soie ; c’est remuer les pantimes ou échevaux qui sont sur le bain du haut en bas, pour que la couleur prenne également partout.

Maniement. Action de manier le bain ou brevet de la cuve pour connoître si elle est bonne.

Passes. C’est plonger l’étoffe dans la cuve. La plonger à plusieurs reprises, c’est lui donner plusieurs passes.

Rabat. C’est l’écume qui se trouve sur la cuve du bleu lorsqu’on la pallie avec le rable.

Répandre la chaux. C’est en fournir à la cuve après qu’elle est bien palliée.

Roser. C’est donner un œil cramoisi au rouge & le rendre plus brun ; c’est le contraire d’aviver.

Rancir. C’est le même qu’aviver.