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VENGEANCE FATALE

frappa à la porte. Puivert, qui l’avait reconnu, courut la lui ouvrir.

Les premières, paroles de Darcy furent celles-ci : Monsieur Marceau a-t-il été prévenu ?

— Oui, fit celui-ci en paraissant de nouveau dans la chambre où se trouvaient ses deux complices. Il était prêt pour le départ.

— Partons alors, fit Darcy.

Dans sa précipitation, il n’avait pas songé à ce que Puivert lui avait appris relativement à l’enlèvement d’Hortense, et il était sorti sans dire un mot aux deux jeunes filles. Il est vrai qu’il comptait revenir le même soir.

Tous les trois montèrent dans la voiture qui partit traînée rapidement par un vigoureux cheval. Chacun s’était armé d’un pistolet et d’une épée à l’exception, toutefois, de Puivert qui avait préféré un lourd gourdin. On avait caché les épées sous les oreillers du véhicule de Darcy.

— Aimez-vous les rixes sanglantes, Marceau ?

— Comment, si je les aime ! parbleu ! Cela a toujours été un de mes plaisirs favoris. Ce que j’aime surtout, c’est le combat à l’épée. J’ai déjà trouvé un passe-temps très agréable dans des tournois avec mes amis, et sans vanterie, je puis la manier d’une manière très passable.

— Je ne savais pas si bien trouver, dit Darcy, chez qui commençait à bouilloner le sang de l’ancien aventurier. Je ne suis pas un nouveau venu dans ces jeux-là. Quand j’étais marin, — contrebandier, je pourrais dire avec plus d’exactitude, — c’est alors que j’ai, plus d’une fois, donné et reçu des coups de couteau, d’épée ou