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VENGEANCE FATALE

— Chut, ne parlons pas si haut ; je ne veux pas être entendu ; car si notre entretien était découvert, il pourrait y avoir de la prison pour nous.

Victor connaissait assez Narcisse pour savoir que ces précautions n’étaient pas une plaisanterie de sa part.

— Conte-moi donc cela, dit-il plus bas.

— Je suis venu justement pour cela, car j’ai besoin d’un complice ; je venais donc te demander si tu pourrais le trouver.

— Oui je puis t’en trouver un, et un fameux par dessus le marché.

— Il faut de la discrétion, du courage et surtout de l’audace.

— Mon homme aura toutes ces qualités ; ensuite.

Narcisse se recueillit un peu.

— Il faut que je dise un mot de ce qui m’amène ici. Depuis quelque temps je nourrissais le projet de m’enrichir au dépens de mon bourgeois en lui volant une partie de ses bijoux ; mais la difficulté était d’accomplir le vol de manière à déjouer les soupçons de la police, ou du moins à éviter l’emprisonnement après, et tu comprends que je préférais retarder le coup que de le manquer.

Victor fit un signe d’assentiment.

— Ce soir, reprit Narcisse, j’allais refermer mon magasin comme d’habitude, lorsque, en regardant les bijoux que je plaçais dans les écrins, le désir de les posséder s’empare de moi. Oui, mais le moyen d’accaparer sûrement toutes ces marchandises. J’allais donc partir, quand l’idée me vint que si je trouvais un re-