Page:Dostoïevski - Inédits.djvu/236

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Lisez-le si vous n’avez pas eu le temps de le lire en ville. Le roman est bon. Le jeune auteur a un don d’observation, beaucoup d’esprit. L’idée nous paraît un peu arriérée, livresque, mais elle est développée habilement. D’ailleurs, le désir visible qu’a l’auteur de conserver son idée, de l’expliquer avec le plus de détails possible, donne à ce roman un certain dogmatisme, une certaine sécheresse, et même le rend trop long. Quant au style léger, presque aérien, de M. Gontcharov, il ne rachète pas ce défaut. L’auteur croit en la réalité. Il peint les hommes tels qu’ils sont. Les Pétersbourgeoises surtout sont bien réussies. Le roman de M. Gontcharov est très intéressant, mais le compte rendu de la Société d’assistance aux nécessiteux est encore plus intéressant. Nous nous sommes réjoui particulièrement de cet appel à tout le public. Nous sommes heureux de toute union, surtout de l’union pour une bonne oeuvre. Dans ce compte rendu, il y a beaucoup de faits très intéressants ; celui qui nous a frappé le plus est la misère extraordinaire de la caisse de la Société. Mais il ne faut pas désespérer ; il y a beaucoup de nobles cœurs. Mentionnons cette ordonnance qui a envoyé 20 roubles argent ; étant donné sa situation ce doit être pour lui une somme énorme ; et si tous avaient envoyé en proportion ! Les distributions effectuées par la Société sont excellentes et témoignent d’une philanthropie volontaire bien comprise.

À propos de philanthropie obligatoire, ces jours-ci, nous sommes passés devant une librairie et avons vu à l’étalage le dernier numéro du Eralach [1]. On y

  1. Recueil humoristique qui parut de 1846 à 1849 ; édité par M. Nievakhovitch.