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Ivan Kirilovitch ? Il est presque devenu fou. Il courait à chaque instant à la pharmacie ; il se querellait avec le médecin ; il demandait toujours en sanglotant à qui sa femme allait le laisser. Oui ; je me suis rappelé beaucoup de choses. À Pétersbourg il y a aussi beaucoup de familles pareilles. J’ai connu personnellement un Ivan Kirilovitch ; on en trouve partout.

J’ai commencé, messieurs, à vous parler de cette nouvelle, parce que j’avais l’intention de vous raconter moi-même une nouvelle. Mais ce sera pour une autre fois. À propos de littérature, nous avons entendu dire que beaucoup sont très contents de la saison d’hiver. Il n’y a pas eu beaucoup de bruit, de querelles particulières, bien que quelques nouveaux journaux et revues aient fait leur apparition. Mais tout se fait beaucoup plus sérieusement. Il y a en tout plus d’entente et de réflexion. Il est vrai que le livre de Gogol a fait beaucoup de bruit au commencement de l’hiver. Ce qui est surtout remarquable à propos de ce livre, c’est l’opinion unanime de presque tous les journaux et revues qui, d’habitude, se contredisent toujours.

Pardon, j’ai oublié le principal. Tout le temps j’y ai pensé, puis je l’ai oublié : Ernst donne encore un concert. Ce sera au profit de la Société de secours aux pauvres et de la Société allemande de bienfaisance. Nous ne disons pas que le théâtre sera archicomble ; nous en sommes sûr.


11 mai 1847

Savez-vous, messieurs, quelle importance a, dans notre grande capitale, un homme qui a toujours en dépôt chez lui une nouvelle que personne encore ne connaît et qui, en plus, possède le talent de la raconter agréablement ?