Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XI

Enfin, Messieurs : mieux vaudrait ne rien faire ! L’inertie raisonnée vaut mieux ! Eh bien, alors, vive le sous-sol ! J’ai dit que j’envie l’homme normal, jusqu à ma dernière goutte de bile ; mais, dans les conditions où je le vois, je ne veux pas en être un, quoique je ne puisse cesser de lui porter envie. Non, non, le sous-sol est plus avantageux quand même ! Là, il serait possible, au moins… Hé ! mais ici je mens encore ! Je mens, parce que je sais bien, comme deux fois deux, que ce n’est pas le sous-sol qui est mieux ; mais quelque chose d’autre, tout à fait différent, que je désire ardemment et que je ne trouve pas ! Au diable le sous-sol !

Voici ce qui serait mieux encore : si je croyais moi-même à quelque chose de tout ce que je viens d’écrire. Je vous jure, Messieurs, que je ne crois pas un seul, mais pas un seul mot de ce que j’ai