Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/236

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t trahi?

S'il en était ainsi, par l'Éternel, tout vieux que je suis, ma lame fera connaissance avec la rapière interminable qui pend à sa ceinture.

Je sais où il s'est retiré, où il s'est amarré, bien confortablement comme un bon marin, pour attendre le retour de la marée.

-Comment, Saxon? m'écriai-je. Est-ce que vraiment vous sauriez où il est? Au nom de Dieu, parlez bas, car il y aurait un grade et cinq cents bonnes livres à gagner pour le premier venu de ces soldats qui mettrait la main sur lui.

-Il est peu probable qu'ils y réussissent, dit Salomon. Sur mon trajet pour venir ici, j'ai fait relâche dans un endroit nommé Bruton, où il se trouve une auberge qui peut soutenir la comparaison avec la plupart, et le patron est une gaillarde qui a la langue bien pendue et de la gaieté dans les yeux.

J'étais en train de boire un verre d'ale épicée, comme c'est mon habitude au sixième coup de cloche du quart du milieu, quand j'aperçus un grand efflanqué de charretier qui chargeait des barils de bière sur une charrette, dans la cour.

En y regardant de plus près, il me parut que j'avais déjà vu ce nez, qui ressemble au bec d'un faucon, ces yeux pétillants, avec les paupières seulement à moitié levées, mais lorsque je l'eus entendu jurer tout seul en bon hollandais de Hollande, alors sa figure de proue me revint tout de suite à l'esprit.»