Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/252

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elstrop. Il pourrait bien arriver que vous ayez aussi besoin d'un gentleman de robe longue, Maître Helstrop. Ah! prenez garde, prenez garde.

-Je suis désigné par la couronne, Votre Seigneurie, dit le légiste d'une voix tremblante.

-Dois-je donc m'entendre répliquer! brailla Jeffreys, dont les yeux noirs s'allumèrent d'une rage démoniaque Serais-je insulté dans mon propre tribunal? Faudra-t-il que tout plaideur d'une pièce de cinq liards, parce que le hasard lui aura mis une perruque et une robe, vienne contredire le Lord juge et sauter à la figure de celui qui préside le Tribunal? Oh! Maître Helstrop, je crains de vivre assez longtemps pour vous voir arriver quelque malheur.

-J'implore le pardon de Votre Seigneurie, s'écria l'avocat au coeur défaillant, la figure aussi blanche que le papier de sa nomination.

-Prenez garde à vos paroles et à vos actes, répondit Jeffreys d'un ton de menace. Faites en sorte de ne pas exagérer le zèle à défendre l'écume de la terre. Eh bien, maintenant, voyons. Qu'est-ce que ces cinquante-un bandits désirent dire pour leur défense? Messieurs du jury, je vous prie de remarquer l'air de coupeurs de gorge qu'ont toutes ces figures. Il est heureux que le Colonel Kirke ait donné au tribunal une garde suffisante, car avec eux ni la justice ni l'Église ne sont en sûreté.

-Quarante d'entre eux demandent à plaider