Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

coupables sur l'accusation d'avoir pris les armes contre le Roi, répondit notre avocat.

-Ah! hurla le juge, vit-on jamais une imprudence aussi incomparable? Vit-on jamais une effronterie aussi invétérée? Coupables, disent-ils? Ont-ils exprimé leur repentir de cette faute contre le meilleur, le plus patient monarque! Écrivez ces mots sur le procès-verbal, greffier.

-Ils ont refusé d'exprimer du repentir, Votre Seigneurerie, répondit le conseiller de la défense.

-Oh! les parricides! les impudents coquins! cria le juge. Mettez ensemble ces quarante-là de ce côté-ci de l'enceinte. Oh! messieurs, avez-vous jamais vu une pareille concentration de vice! Regardez comment la bassesse, la scélératesse peuvent se dresser, la tête haute. Oh! monstres endurcis! Mais les onze autres! Peuvent-ils donc espérer que nous ajouterons foi à ce mensonge transparent? à cette ruse palpable? Pourront-ils le faire avaler à la Cour?

-Mylord, leurs moyens de défense n'ont pas encore été formulés, balbutia Maître Helstrop.

-Je suis capable de flairer un mensonge avant qu'il ne soit exprimé, gronda le juge. Je suis capable de le lire aussi vite que vous de le concevoir. Allons! Allons! le temps de la Cour est précieux. Proposez des moyens de défense ou asseyez-vous et qu'on prononce la sentence.