Page:Du Sommerard - Catalogue et description des objets d’art de l’antiquité, du moyen âge et de la Renaissance exposés au musée.djvu/14

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
IV
LE PALAIS DES THERMES

À cette époque, l’Hôtel de Cluny vint s’élever sur une partie des fondations romaines, et les salles antiques encore debout furent conservées, comme dépendances, par les abbés de Cluny, qui demeurèrent propriétaires de tout le domaine jusqu’à la fin du siècle dernier. Ce fut alors que, par suite de la conversion des biens religieux en propriétés nationales, les restes du Palais des Césars furent mis en vente et adjugés à vil prix ; et, quelques années plus tard, la grande salle, louée à un tonnelier, fut concédée par décret impérial, en septembre 1807, à l’hospice de Charenton.

En 1819, la ville forma le projet d’établir aux Thermes un Musée destiné à renfermer les antiquités gauloises et romaines trouvées à Paris. Ce projet fut abandonné aussitôt que conçu, et ce fut seulement en l’année 1836 que, grâce aux dispositions prises par le Préfet de la Seine, sur la proposition du Conseil municipal, les restes du Palais romain rentrèrent dans le domaine de la ville de Paris.

En 1843, lors de l’acquisition faite par l’État de l’Hôtel de Cluny, et de la collection du Sommerard, pour la formation d’un Musée des antiquités nationales, la ville de Paris s’empressa d’offrir le Palais des Thermes au gouvernement. De ce jour, les débris du Palais des Césars et de la première résidence de nos rois sont devenus, comme l’Hôtel de Cluny, la propriété de l’État ; les deux monuments, contigus et entés l’un sur l’autre, ont été réunis dans le même but, débarrassés des constructions modernes qui les entouraient de toutes parts et mis ainsi à l’abri d’une destruction imminente.


Ce fut vers le milieu du xive siècle, en l’an 1340, comme nous venons de le dire, que Pierre de Chaslus, abbé de Cluny, fit, au nom de son ordre, l’acquisition des bâtiments de l’ancien Palais des Thermes, ainsi que des terrains et dépendances qui s’y rattachaient encore à cette époque, depuis la construction de la nouvelle enceinte de Paris, bâtie par Philippe-Auguste.

Un siècle plus tard, Jean de Bourbon, abbé de Cluny, fils naturel de Jean Ier, duc de Bourbon, jeta les premières fondations de l’Hôtel de Cluny sur les ruines de l’ancien Palais romain ; mais les travaux d’édification furent arrêtés par sa mort, qui survint le 2 décembre 1485, et ils ne furent