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Reflexions critiques

vice important à deux Arts que l’on compte parmi les plus beaux ornemens des societez polies, que d’examiner en Philosophe comment il arrive que leurs productions fassent tant d’effet sur les hommes. Un livre qui, pour ainsi dire, déploïeroit le cœur humain dans l’instant où il est attendri par un poëme, ou touché par un tableau, donneroit des vûës très-étenduës & des lumieres justes à nos Artisans sur l’effet general de leurs ouvrages qu’il semble que la plûpart d’entre eux aïent tant de peine à prévoir. Que les Peintres & les Poëtes me pardonnent de les désigner souvent par le nom d’Artisan dans le cours de ces Reflexions. La veneration que j’y témoigne pour les Arts qu’ils professent, leur fera voir que c’est uniquement par la crainte de repeter trop souvent la même chose, que je ne joins pas toujours au nom d’Artisan le mot d’illustre ou quelqu’autre épithete convenable. Le dessein de leur être utile, est même un des motifs qui m’engagent à publier ces Reflexions que je donne comme les répresentations d’un simple citoïen qui fait usage des exemples tirez des tems passez, dans le dessein de porter sa Republique à pourvoir encore