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sur la Poësie & sur la Peinture.

mieux à l’avenir. S’il m’arrive quelquefois d’y prendre le ton de Legislateur, c’est par inadvertance, & non point parce que je me figure d’en avoir l’autorité.


SECTION I.

De la necessité d’être occupé pour fuir l’ennui, & de l’attrait que les mouvemens des passions ont pour les hommes.


Les hommes n’ont aucun plaisir naturel qui ne soit le fruit du besoin, & c’est peut-être ce que Platon vouloit donner à concevoir, quand il a dit en son stile allegorique, que l’Amour étoit né du mariage du besoin avec l’abondance. Que ceux qui composent un cours de Philosophie nous exposent la sagesse des précautions que la Providence a voulu prendre, & quels moïens elle a choisi pour obliger les hommes par l’attrait du plaisir à pourvoir à leur propre conservation. Il me suffit que cette verité soit hors de contestation pour en faire la base de mes raisonnemens.

Plus le besoin est grand, plus le plai-