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sur la Poësie & sur la Peinture.

les personnages de ses églogues.

(Citation latine à restituer)

Quoique nos païsans soïent infiniment plus grossiers que ceux de la Sicile & d’une partie du roïaume de Naples ; quoiqu’ils ne connoissent ni vers, ni guitare, nos poëtes font néanmoins de leurs bergers des chantres plus sçavans & plus délicats, ils en font des personnages bien plus subtils en tendresse que ceux de Gallus & de Virgile. Nos galans porte-houlettes sont paîtris de métaphisique amoureuse ; ils ne parlent d’autre chose, & les moins délicats se montrent capables de faire un commentaire sur l’art qu’Ovide professoit à Rome sous Auguste. Plusieurs de nos chansons faites il y a soixante ans, & quand le goût dont je parle ici regnoit avec plus d’empire, sont infectées des mêmes niaiseries. S’il en est quelques-unes où la passion parle toute pure, & dont les auteurs n’invoquerent Apollon que pour trouver la rime, combien