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d’autres sont remplies d’un amour sophistiqué qui ne ressemble en rien à la nature. Les auteurs de ces chansons, en voulant feindre des sentimens qui n’étoient pas les leurs, ni peut-être ceux de leur âge, se sont encore metamorphosez en bergers imaginaires dans leurs froids delires. On sent dans tous leurs vers un poëte plus glacé qu’un vieil eunuque.


PARTIE 1 SECTION 23


quelques remarques sur le poëme épique. observation touchant le lieu et le tems où il faut prendre l’action.

un poëme épique étant l’ouvrage le plus difficile que la poësie françoise puisse entreprendre, à cause des raisons que nous exposerons en parlant du genie de notre langue et de la mesure de nos vers, il importeroit beaucoup au poëte qui oseroit en composer un, de choisir un sujet où l’interêt general se trouvât réuni avec l’interêt general se trouvât réuni avec l’interêt particulier. Qu’il n’espere pas de réussir, s’il n’entretient point les françois des lieux fameux