Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tuer. On accouroit cependant à ces combats comme à des fêtes, et la cour de Henri Ii si polie d’ailleurs, assista dans S Germain au duel de Jarnac et de La Chategneraie.

Les fêtes des taureaux coûtent bien souvent la vie aux combatans. Un grenadier n’est pas plus exposé à l’attaque d’un chemin couvert, que le sont les champions qui combattent ces animaux furieux. Les espagnols de toute condition montrent néanmoins pour des fêtes si dangereuses l’empressement qu’avoient les romains pour les fêtes de l’amphithéatre. Malgré les efforts des papes pour abolir les combats de taureaux ils subsistent encore, et la nation espagnole, qui se pique de paroître du moins leur obéir avec soumission, n’a point eu dans ce cas-là de déference pour leurs remontrances et pour leurs ordres. L’attrait de l’émotion fait oublier les premiers principes de l’humanité aux nations les plus débonnaires, et il cache aux plus chrétiennes les maximes les plus évidentes de