Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/332

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beautez, mais il ne nous les a point cachées toutes. Nos poëtes qui ont voulu enrichir leurs vers de ces phrases imitatives, n’ont pas réüssi au goût des françois comme ces poëtes latins réüssissoient au goût des romains. Nous rions du vers où Du Bartas dit en décrivant un coursier, le champ plat bat, abbat. Nous ne traitons pas plus serieusement les vers où Ronsard décrit en phrases imitatives le vol de l’aloüete. Elle guindée du zephire sublime en l’air vire et revire, et y déclique un joli cris qui rit, guerit et tire l’ire des esprits mieux que je n’écris. Pasquier rapporte plusieurs autres phrases imitatives des poëtes françois dans le chapitre de ses recherches, où il veut prouver que notre langue françoise n’est moins capable que la latine de beaux traits poëtiques ; mais les exemples que Pasquier rapporte refutent seuls sa proposition. En