Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/43

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sur les chimeres dont la lecture de l’Astrée avoit rempli son imagination. Car pour l’avanture d’Abdere, le fait, comme il arrive toujours, est bien moins merveilleux dans l’auteur original que dans la narration de ceux qui nous le donnent de la troisiéme ou de la seconde main. Lucien raconte seulement que les abderitains aïant vû la répresentation de l’Andromede d’Euripide durant les chaleurs les plus ardentes de l’été, plusieurs d’entre eux qui tomberent malades bientôt après, recitoient dans le transport de la fievre des vers de cette tragedie ; c’étoit la derniere chose qui eût fait sur eux une grande impression. Lucien ajoute que le froid de l’hyver, dont la proprieté est d’éteindre les maladies épidemiques allumées par l’intemperie de l’été, fit cesser la déclamation et la maladie.