Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/477

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c’est-à-dire. La musique que nous entendons aujourd’hui sur nos théatres, est bien éloignée de produire les mêmes effets que celle des anciens. Au lieu d’imiter et d’exprimer le sens des paroles, elle ne sert qu’à l’énerver, qu’à l’anéantir. Aussi déplaît-elle autant à ceux qui ont de la justesse dans le goût, qu’elle plaît à ceux qui ne sont point d’accord avec la raison. En effet, le chant des paroles doit imiter le langage naturel des passions humaines, plûtôt que le chant des tarins et des sereins de Canarie, lequel notre musique s’attache tant à contrefaire avec ses passages