Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/504

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ou moins marquez, selon qu’elles s’enfoncent dans le lointain. Enfin la composition finit par plusieurs figures, dessinées sur la superficie du marbre par de simples traits. Je ne prétend pas loüer l’Algarde d’avoir tiré de son génie la premiere idée de cette execution, ni d’être l’inventeur du grand art des bas-reliefs, mais bien d’avoir beaucoup perfectionné par l’ouvrage dont il s’agit ici, cet art déja trouvé par les modernes. Nous ne voïons pas du moins dans les morceaux de la sculpture grecque ou romaine qui nous sont restez, que l’art des bas-reliefs ait été bien connu des anciens. Leurs sculpteurs ne sçavoient que couper des figures de ronde bosse par le milieu ou par le tiers de leur épaisseur, et les plaquer, pour ainsi dire, sur le fond du bas-relief, sans que celle qui s’enfonçoient fussent dégradées de lumiere. Une tour qui paroît à cinq cens pas du devant du bas-relief, à en juger par la proportion d’un soldat monté sur la tour, avec les personnages placez le plus près du bord du plan, cette tour, dis-je, est taillée comme si l’on la voïoit à cinquante pas de distance. On apperçoit distinctement la jointure des pierres, et l’on compte les tuilles