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de la couverture. Ce n’est pas ainsi que les objets se présentent à nous dans la nature. Non-seulement ils paroissent plus petits à mesure qu’ils s’eloignent de nous, mais ils se confondent encore quand ils sont à une certaine distance, à cause de l’interposition de la masse de l’air. Les sculpteurs modernes, en cela mieux instruits que les anciens, confondent les traits des objets qui s’enfoncent dans le bas-relief, et ils observent ainsi la perspective aërienne. Avec deux ou trois pouces de relief, ils font des figures qui paroissent de ronde bosse, et d’autres qui semblent s’enfoncer dans le lointain. Ils y font voir encore des païsages artistement mis en perspective par une diminution de traits, lesquels étant non-seulement plus petits, mais encore moins marquez, et se confondant même dans l’éloignement, produisent à peu près le même effet en sculpture, que la dégradation des couleurs fait dans un tableau. On peut donc dire que les anciens n’avoient point l’art des bas-reliefs, aussi parfait que nous l’avons aujourd’hui, quoiqu’on voïe des figures admirables dans des bas-reliefs antiques. Telles sont les danseuses du Louvre copiées d’après le bas-relief antique