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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/101

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ou par un tableau médiocre. Rien n’est capable de retenir la fougue d’un jeune homme, séduit encore par la vanité, dont l’excès seul est à blâmer dans la jeunesse. D’ailleurs, comme dit Ciceron, prudentia… etc. . Ces ouvrages précipitez demeurent ; mais il est injuste de les reprocher à la mémoire des artisans illustres. Ne faut-il pas faire un apprentissage dans toutes les professions ? Or tout apprentissage consiste à faire des fautes, afin de se rendre capable de n’en plus faire. S’avisa-t-on jamais de reprocher à celui qui écrit bien en latin les barbarismes et les solécismes, dont ses premiers thêmes ont été remplis certainement. Si les peintres et les poëtes ont le malheur de faire leur apprentissage sous les yeux du public, il ne faut pas du moins que le public mette en ligne de compte les fautes qu’il leur a vû faire, lorsqu’il les définit après qu’ils sont devenus de grands artisans. Au lieu que les artisans sans génie, qui sont aussi propres à être les éleves du Poussin que du Titien, demeurent durant toute leur vie dans la ro