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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/111

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aux distractions : mais il est bon encore que le desir de faire fortune vienne au secours de l’impulsion de notre génie. Il est donc à souhaiter qu’un jeune homme, que son génie détermine à être peintre, se trouve dans une situation telle qu’il lui faille regarder son art comme son établissement, et qu’il attende sa consideration dans le monde, de la capacité qu’il acquerera dans cet art. Si la fortune d’un jeune homme, loin de le porter à un travail assidu, concourt avec la legereté de son âge pour le distraire du travail : qu’augurer de lui, sinon qu’il laissera passer le temps de former ses organes sans le faire ? Un travail souvent interrompu, et distrait encore plus souvent, ne suffit pas à perfectionner un artisan. En effet, le succès de notre travail dépend presque autant de la disposition dans laquelle nous sommes lorsque nous nous appliquons, il dépend presque autant de ce que nous faisions avant que de commencer notre travail, et de ce que nous avons projetté de faire après que nous l’aurons quitté, que de la durée même de ce travail. Quand la force du génie ramenera notre jeune peintre à une étude plus sérieuse de son art, parce que l’yvresse de